Pourquoi les patchs à la nicotine sont-ils inefficaces ?

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 03/02/2009 Mis à jour le 06/02/2017
Il n’y a pas que la nicotine qui rend dépendant au tabac. C’est ce que viennent de montrer des chercheurs français qui expliquent ainsi que les patchs et chewing-gum à la nicotine soient si souvent inefficaces pour arrêter de fumer.

Vous avez essayé une fois, deux fois, trois fois, mais avec toujours le même résultat : malgré les patchs à la nicotine, vous n’avez pas réussi à arrêter de fumer. Pas étonnant si l’on en croit une nouvelle étude publiée par des chercheurs français qui montrent que la nicotine n’est pas la seule substance qui provoque une dépendance au tabac.

Le docteur Jean Pol Tassin et ses collègues du Centre national pour la recherche scientifique (CNRS) se sont penchés sur les mécanismes de la dépendance. Ils se sont alors aperçus que contrairement à ce que l’on pensait jusqu’alors, la nicotine seule n’est pas addicitive. Ce qui crée une dépendance au tabac, c’est en fait la nicotine associée à d’autres composés appelés IMAO (inhibiteurs de la monoamine oxydase).

Pour Jean Pol Tassin « Ces travaux pourraient contribuer à améliorer les approches de traitement de la dépendance à la nicotine. Ils remettent aussi en question l'efficacité des produits actuels de substitution au tabac et permettent de comprendre pourquoi, dans plus de 80% des cas, les utilisateurs de patchs et de chewing-gums à la nicotine recommencent à fumer après seulement quelques semaines. »

 

Cette découverte devrait permettra la mise au point de dispositifs de sevrage plus efficaces que les patchs actuels délivrant de la nicotine. Peut-être que la fois prochaine sera la bonne ?

"Inhibition of Monoamine Oxidases Desensitizes 5-HT1A Autoreceptors and Allows Nicotine to Induce a Neurochemical and Behavioral Sensitization" Christophe Lanteri, Sandra Jimena Hernandez Vallejo, Lucas Salomon, Emilie Lucie Doucet, Gerard Godeheu, Yvette Torrens, Vanessa Houades and Jean-Pol Tassin. Journal of Neuroscience, 21 janvier 2009

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