Accoucher à quatre pattes, ça soulage !

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 25/10/2007 Mis à jour le 06/02/2017
Les sages-femmes le savaient depuis longtemps : la position allongée qu’adoptent habituellement les femmes lors de leur accouchement n’est pas forcément la plus adaptée pour soulager les douleurs ; la position à 4 pattes est bien meilleure. Cette observation vient d’être confirmée par une synthèse menée par des chercheurs sud-africains.

Accoucher jambes en l’air sur le dos comme on le fait la plupart du temps ne serait pas la position la plus adaptée pour soulager les femmes. Une position à quatre pattes serait bien plus efficace si on veut diminuer les douleurs notamment celles que l’on ressent dans le dos lorsque la phase de travail commence. C’est ce que viennent de démontrer des chercheurs Sud-africains à travers une synthèse publiée dans la revue The Cochrane Library.

Les sages-femmes estiment, sur la base de leur expérience clinique, que la position à quatre pattes non seulement soulage les femmes et raccourcit le temps de travail, mais aide aussi le bébé à mieux se positionner dans l’utérus. G. Justus Hofmeyr et ses collaborateurs de l’université de Witwatersrand ont cherché à faire le point sur cette croyance en compilant les résultats des études menées sur le sujet.

Deux études impliquant 2794 femmes enceintes ont été passées au peigne fin. Deux d’entre-elles étaient focalisées sur la pratique de cette position dans le cadre de la préparation à l’accouchement, et le 3ème sur sa pratique au moment de la délivrance. Les chercheurs ont pris en compte dans leur évaluation, l’efficacité de cette position en termes de changement de position fœtale, de durée d’accouchement, de niveau de douleur, de quantité d’analgésique nécessaire, de survenue de complications et de satisfaction maternelle.

Résultat : la position à 4 pattes, même si elle est à première vue inconfortable, soulage efficacement les femmes quand elle est adoptée à intervalles de 30 minutes au moment de l’accouchement. En revanche, elle ne semble pas contribuer à un meilleur positionnement du bébé quand elle est pratiquée régulièrement durant les dernières semaines de grossesse. En effet, même s’il y avait un plus grand nombre de bébés qui avaient changé de position dans les groupes « quatre pattes » que dans le groupe contrôle, la différence n’était pas significative.

« <i>Plusieurs mécanismes peuvent expliquer ces résultats,</i> explique G. Justus Hofmeyr. <i> Pour certaines femmes, ça peut tout simplement être une position plus confortable ; pour d’autres, ça permet d’éliminer la pression exercée par leur utérus sur leur dos ; il est également possible que ça aide le bébé à tourner depuis une position postérieure dont on pense qu’elle est associée à plus de douleur.</i> »

Espérons maintenant qu’au moment de vous accoucher, votre gynécologue obstétricien sera ouvert d’esprit…

Véronique Molénat

G. Justus Hofmeyr, Hands and knees posture in late pregnancy or labour for fetal malposition (lateral or posterior), The Cochrane Library, 2007

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