La santé de nos ados dépend du milieu social

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 14/05/2007 Mis à jour le 06/02/2017
La Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques du ministère de la santé et de la protection sociale s’est penchée sur la santé des adolescents en classe de 3ème. Mieux vaut être issu d’un milieu favorisé.

L’étude de la DREES confirme ce qui a déjà été mis en évidence chez l’adulte et l’enfant dans plusieurs pays développés. Le milieu social joue un rôle important sur l’état de santé. Dans cette étude, les chercheurs montrent qu’il influence le poids corporel, mais aussi la santé bucco-dentaire ou le port de verres correcteurs. En revanche, il n’a pas d’effet sur l’asthme, où se dessine une opposition ville-campagne. L’étude apporte aussi un éclairage intéressant sur la couverture vaccinale.

 

 

Les enfants de cadres sont moins gros

En France métropolitaine, 16,7 % des adolescents sont en surpoids, 4,3% sont obèses. Les adolescents issus des milieux socialement favorisés sont moins corpulents : 9,8 % des enfants de cadres sont en surpoids, à comparer à 23,4 % chez ceux dont le père est ouvrier non qualifié.

23,5 % des adolescents dont le père est inactif (retraité ou au foyer) sont en surcharge pondérale contre 21,0 % pour ceux dont le père est au chômage et 15,8 % s’il a un emploi. Dans les collèges situés en zone d’éducation prioritaire (ZEP), 20,9 % des enfants sont en surpoids contre 16,1% hors ZEP. Quant à l’obésité, elle concerne 1,4 % des enfants de cadres et 7,9 % des enfants d’ouvriers.

Le surpoids est plus fréquent dans l’est de la France (22,1 %) et outre-mer (18,0 % aux Antilles-Guyane5 et 20,7 % à la Réunion). Il l’est moins dans le Centre-Est, l’Ouest, la Méditerranée.

 

 

Une génération qui grossit

Entre la maternelle et le collège, les enfants de cette génération ont pris du poids

Alors que 13,6 % et des enfants de 5-6 ans étaient en surpoids et 3,3 % obèses, pour ces mêmes enfants, les pourcentages s’élèvent respectivement à 16,5 % et 4,3 % en 3ème. Ces chiffres reflètent une augmentation des problèmes de surcharge pondérale entre la grande section de maternelle et la classe de 3ème des collèges.

 

 

5% des ados ont au moins deux dents cariés non soignées

Près de 5% des adolescents ont au moins deux dents cariées non soignées. En moyenne, les adolescents de 3e ont 1,6 caries, mais plus de la moitié d’entre eux n’ont aucune dent cariée (52 %), 13 % ont une carie et 35% ont au moins deux dents cariées qu’elles soient soignées ou non. Près de 5% des adolescents ont au moins deux dents cariées non soignées. Plus de 10 % des élèves scolarisés en ZEP ont au moins deux dents cariées non soignées contre à peine 4% des élèves hors ZEP. Les enfants dont le père est cadre sont 0,5 % à avoir au moins deux dents cariées non soignées contre 2,8 % des enfants dont le père est employé et 8,5 % pour ceux dont le père est ouvrier non qualifié.

La prise en charge des caries est plus fréquente dans les familles où le père est actif occupé : 3,7 % des adolescents ont au moins deux dents cariées non soignées contre 9,7 % si le père est au chômage.

 

 

Près de 30% des ados en métropole portent un verre correcteur

Un tiers des élèves examinés a une anomalie visuelle déjà connue pour l’un des deux yeux au moins : 18,3 % sont myopes, 5,3 % hypermétropes, 9,4% astigmates, 1,8 % ont un strabisme et enfin 0,6 % sont amblyopes. Près de 28 % des adolescents sont porteurs de lunettes ou de lentilles, les filles plus fréquemment que les garçons (32,0 % contre 24,5 %). Les élèves scolarisés en ZEP sont moins fréquemment équipés que leurs camarades scolarisés hors ZEP (24,2 % contre 28,9 %). 28,9 % des élèves de 3e générale sont équipés contre 22,7 % pour ceux des 3es technologiques, professionnelles ou SEGPA.

31 % des enfants de cadres ou professions intellectuelles supérieures portent des verres ou des lentilles correctrices contre 24,6% pour ceux dont le père est ouvrier non qualifié. L’écart est de 4 points entre ouvriers qualifiés et non qualifiés. Les enfants sont plus souvent équipés lorsque le père est actif occupé ou chômeur (respectivement 28,9 % et 28,2 %) que lorsqu’il est inactif (22 %).

En moyenne 6% de troubles de la vision non dépistées auparavant ont été repérées lors de cette étude. La fréquence des troubles repérés est plus élevée chez les garçons que chez les filles (6,9 % contre 5,3 %). Elle est aussi plus élevée pour les élèves scolarisés en ZEP (8,0% contre 5,8 %). En outre-mer, le pourcentage de porteurs de lunettes est de 22,5% en Antilles-Guyane et seulement de 10,7 % à la Réunion. La part des anomalies repérées au cours de l’examen est du même ordre de grandeur dans les DOM et en France métropolitaine.

 

 

10% d’asthmatiques

9,3% des adolescents déclarent avoir eu de l’asthme au cours des douze derniers mois

En France métropolitaine, 15,4% des adolescents des classes de 3e déclarent avoir eu au moins un épisode asthmatique au cours de leur vie (17,3 % pour les garçons contre 13,4 % pour les filles). En moyenne, 9,3 % des adolescents sont concernés par un asthme actuel. La prévalence de l’asthme actuel varie de 11,2 % chez les enfants dont le père est ouvrier non qualifié à 5,4 % lorsque le père est agriculteur. Confirmation avec la taille de la commune puisque 6,7 % des adolescents scolarisés en milieu rural déclarent avoir un asthme actuel contre 11,3 % des enfants vivant dans des villes moyennes (20 000 à 200 000 habitants) et 7,6 % des élèves de l’agglomération parisienne. L’analyse géographique met en évidence une plus forte prévalence dans l’ Ouest, le Sud-Ouest, le Bassin parisien pour la France métropolitaine et à la Réunion pour les DOM.

 

 

Le vaccin contre l’hépatite B ne fait pas recette

Près de 100% des enfants sont vaccinés contre le BCG, qui est obligatoire pour l’inscription dans les structures d’accueil collectif (crèche, assistante maternelle, école). Près de 95 % ont reçu la première dose de vaccin rougeole-rubéole-oreillons (RRO1). L’objectif pour l’Europe selon l’Organisation mondiale de la santé est de 95 % de vaccinés à l’âge de deux ans. La proportion d’enfants ayant reçu une deuxième dose de RRO est élevée (RRO2, 61-66 %) pour des enfants qui n’ont pas été concernés par la recommandation de seconde dose de vaccin introduite au calendrier vaccinal en 1996.

80,5 % des enfants de cet âge ont reçu les six doses recommandées au titre du vaccin DTP. Seuls 57,4 % des enfants ont reçu les cinq doses recommandées pour le rappel de vaccin coqueluche. Pour le vaccin contre l’hépatite B, la couverture est inférieure à 45 %. Cette génération n’a pas été concernée par les campagnes de vaccination conduites en milieu scolaire, qui ont été interrompues en 1998.

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