Le cancer du sein lié au tour de hanche des mères

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 11/10/2007 Mis à jour le 06/02/2017
Une étude vient de mettre en évidence qu’une femme dont la mère avait un tour de hanche important a trois fois plus de risque d’avoir un jour un cancer du sein. Ce risque serait même sept fois plus important si cette femme n’est pas l’aînée de sa fratrie.

Plus une femme a un tour de hanche important, plus ses filles auraient de risque, une fois adultes, d’être touchées par le cancer du sein. C’est l’étonnante conclusion d’une étude publiée ce mois-ci dans l’American Journal of Human Biology.

David J.P. Barker et ses collaborateurs des universités de Southampton (Grande-Bretagne) et de l’Oregon (Etats-Unis) ont suivi 6370 femmes finlandaises nées entre 1934 et 1944 de mères dont les mensurations avaient été relevées à l’époque, dans le cadre d’un suivi prénatal.

Les résultats montrent que le risque de cancer du sein des femmes dont la mère avait des hanches très larges est 3 fois plus important que celles dont la mère avait des hanches étroites. Ce risque serait même 7 fois plus élevé quand les mères ont eu auparavant une ou plusieurs grossesses.

La raison de cette relation pour le moins inattendue ? Les hormones. « Nos résultats confirment l’hypothèse selon laquelle le  tour de hanche reflète un niveau élevé d’hormones sexuelles durant la puberté. Celui-ci persiste après et peut affecter le développement des seins des filles durant la gestation » expliquent les auteurs. On sait en effet que durant le développement fœtal, la croissance des seins est stimulée par les hormones de la mère ; l’intensité de ces stimulations explique que la moitié des nouveaux-nés de sexe féminin ont des écoulements de lait à leur naissance, le fameux « lait de sorcière ».

 « L’ oestrogène catéchol, un métabolite de l’oestradiol, est soupçonné de provoquer une instabilité chromosomique en cassant les molécules d’ADN. Des hauts niveaux d’œstrogène catéchol dans le sang maternel pourraient provoquer une instabilité génétique au niveau de la différenciation des cellules épithéliales du sein, ce qui rendrait le sein ultérieurement vulnérable au cancer » suggère David Barker.

Y a-t-il quelque chose à faire pour éviter ce risque ? « Les femmes dont les filles ont eu un cancer du sein avaient la même taille que les autres mère ce qui signifie qu’elles ont eu la même alimentation durant leur enfance. Nos résultats ne signifient donc pas que qu’une bonne alimentation durant l’enfance ait une quelconque influence sur le risque de cancer dans la génération suivante. En revanche, ils montrent que la croissance durant la puberté, qui reflète la qualité de l’alimentation, est clairement associée au risque de cancer du sein des filles que ces adolescentes auront plus tard » explique le chercheur. Reste à savoir quelle alimentation il faudrait adopter à cette période de la vie pour éviter cette fatalité.

David J.P. Barker, A possible link between the pubertal growth of girls and breast cancer in their daughters
Am. J. Hum. Biol., 2007.

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