Le soda associé au risque de syndrome métabolique

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 25/07/2007 Mis à jour le 06/02/2017
Le risque de syndrome métabolique est 50 % plus élevé chez les gros consommateurs de sodas.

Il y a meilleur pour la santé que les boissons sucrées du genre soda. Les grandes quantités de glucose qu’elles contiennent constituent un facteur de risque d’obésité et de diabète si elles sont consommées trop souvent en particulier par les enfants. Une étude publiée ce mois-ci dans le journal Circulation vient de révéler que les personnes qui boivent un soda par jour voient leur risque d’avoir un syndrome métabolique (un facteur de risque important de maladies cardiovasculaires) augmenté de 50%, que ces boissons soit normales… ou light !

Ramachandran Vasan et ses collaborateurs de l’école de santé publique de Boston (Etats-Unis) ont étudié l’activité physique, les habitudes alimentaires et la consommation de soda de 3500 hommes et femmes âgés en moyenne de 53 ans. Tous faisaient partie d’une cohorte, la Framingham Heart Offspring Study, qui a été suivie sur 3 périodes, 1987-1991, 1991-1995 et 1995-1998.

Les calculs des chercheurs montrent que les personnes qui boivent un soda ou plus par jour ont un risque d’avoir un syndrome métabolique augmenté de 48% par rapport à ceux qui en boivent moins d’une canette par jour. Le diagnostic de syndrome métabolique est posé quand une personne cumule au moins 3 symptômes parmi les 5 suivants un tour de taille important, une hypertension artérielle, des taux de glucose ou de triglycérides élevés ou de « bon » cholestérol HDL faible. En France, il s’agit de la première cause de mortalité avec 180 000 décès par an. « Mis à part l’hypertension artérielle, le risque de développer un 4ème symptôme du syndrome augmente de 20 à 30% en buvant un soda par jour » commente le docteur Vasan.

La consommation de boissons sucrées, appelées « softs drinks » aux Etats-Unis, doit-elle être considérée comme un simple indicateur ou comme un véritable facteur de risque de maladie cardiovasculaire ? Les auteurs ne sont pas encore en mesure de le dire. « On sait que les personnes qui boivent des sodas ingèrent en général plus de calories explique Ramachandran Vasan. Les buveurs de ce type de boisson sont plus susceptibles d’avoir de mauvaises habitudes, de manger des chips, des frites et toute sorte d’aliments gras. Ils ont également tendance à fumer plus et à faire moins d’exercice physique » poursuit le chercheur.

Il semblerait pourtant que les boissons en elle-même jouent un rôle néfaste. Les scientifiques notent en effet que même en tenant compte de l’apport en graisses, en fibres, du nombre de calories, du tabagisme et de l’activité physique, il existe encore un lien entre consommation de soda et syndrome métabolique. « Nous ne pouvons cependant pas éliminer la possibilité que cette consommation soit plus un marqueur de risque –c'est-à-dire que qu’elle fasse partie de comportements qui favorisent le syndrome métabolique- qu’un vrai facteur de risque » commente Ramachandran Vasan. Plusieurs explications sont avancées par les chercheurs : le fait de boire plus de boissons au goût sucré pourrait amener les consommateurs à développer une attirance pour les produits sucrées, ce qui va avoir des répercussions sur le poids et le tour de taille. Il est également possible qu’en buvant un grand verre de soda au moment du repas, on ait plus rapidement faim après et que l’on mange de plus grandes quantités de nourritures au repas suivant.

Quoi qu’il en soit, et en attenda

nt les résultats des prochaines études, l’American Heart Association qui édite le journal Circulation, considère encore les boissons light comme « une bonne alternative aux boissons sucrées qui ne contiennent pas de vitamines et de minéraux », tout comme l’eau ou le lait écrémé.

Véronique Molénat


Ramachandran S. Vasan, Soft Drink Consumption and Risk of Developing Cardiometabolic Risk Factors and the Metabolic Syndrome in Middle-Aged Adults in the Community. Circulation, Jul 2007; doi:10.1161/CIRCULATIONAHA.107.689935

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