Les petits boucs émissaires prennent plus de médicaments

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 05/07/2007 Mis à jour le 06/02/2017
Les enfants qui subissent moqueries et intimidation de la part de leurs petits camarades seraient plus enclins à consommer des médicaments.

« Mes copains à l’école se moquent de moi ! ». Quel parent n’a jamais entendu cette phrase ? De simples histoires d’enfants sans conséquence ? Pas si sûr. D’après une étude danoise, les écoliers qui subissent moqueries et intimidation de la part de leurs camarades auraient nettement plus tendance à consommer des médicaments que les autres. Un comportement que les chercheurs jugent à risque pour leur santé…

Le docteur Pernille Due de l’Institut de santé publique de Copenhague a recruté 5200 écoliers âgés de 11 à 16 ans. Ces enfants ont été interrogés sur leurs rapports avec leurs camarades de classe et en parallèle les chercheurs ont évalué la consommation de médicament de chacun d’eux.

En analysant les réponses données par les enfants les chercheurs se sont aperçus que les enfants qui souffraient de moquerie et d’intimidation consommaient davantage de médicaments contre la douleur que leurs camarades. 60 % des petits « boucs émissaires » consomment régulièrement des anti-douleurs contre le mal de tête ou le mal de ventre alors que seuls 40 % des enfants ne souffrant pas de moquerie prennent ces même médicaments.

Pourquoi une telle différence ? « Nous avons supposé que ces pressions morales pouvaient directement provoquer des douleurs physiques comme des maux de ventre ou maux de tête », explique l’auteur de l’étude. En effet, il apparaît que les enfants « souffre douleur » rapportent plus de symptômes que les autres. « Malheureusement cela ne suffit pas à expliquer cette surconsommation de médicaments », déplore la chercheuse. Elle estime que quand ces enfants réclament de l’aspirine ou du paracétamol, c’est davantage le reflet d’une souffrance morale que d’une douleurs physique.

Un comportement que le docteur Due juge risqué : « non seulement cet excès de médicament peut avoir des effets secondaires pour la santé, mais de surcroît il provoque de mauvaises habitudes de médication qui peuvent perdurer à l’âge adulte ».

Près d’un enfant sur deux souffrirait de moqueries et d’intimidations de la part de ses camarades. Pour éviter que ces écoliers ne se précipitent sur l’armoire à pharmacie en rentrant de l’école, la chercheuse recommande au personnel scolaire d’être plus à l’écoute de la souffrance morale de ces enfants.

Référence :

P. Due, Is Victimization From Bullying Associated With Medicine Use Among Adolescents? A Nationally Representative Cross-sectional Survey in Denmark, Pediatrics. 2007 Jul;120(1):110-7.

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