Overdose de sucre en Outre-mer

Par Thierry Souccar - Journaliste et auteur scientifique, directeur de laNutrition.fr Publié le 05/09/2013 Mis à jour le 10/03/2017
Les mêmes aliments sont plus sucrés en Outre-mer qu'en métropole. Une situation qui devrait cesser le 1er janvier 2014.

A compter du 1er janvier 2014, les aliments vendus dans les régions d’Outre-mer ne devraient pas avoir plus de sucre que leurs équivalents vendus en métropole. C’est le sens d’un texte de loi adopté en mars 2013 par l’Assemblée nationale.

Aussi incroyable que cela paraisse, certains produits de consommation courante, tels les yaourts ou sodas de grande marque, ont pour beaucoup d’entre eux une teneur en sucre supérieure à celle du même produit de même marque vendu en France métropolitaine. Sans aucune raison autre, on l'imagine, que la recherche d’un plus gros profit ou la mise en oeuvre de phénomènes d’addiction, le sucre étant soupçonné d'agir sur le cerveau comme une drogue.

Ainsi, selon les députés, le Fanta Orange distribué aux Antilles contient 42 % de plus de sucre que le même soda distribué Outre-mer : pour 250 ml, le soda vendu en Hexagone contient 24 g de glucides contre 34 g en Guadeloupe.

Le même yaourt à la mangue, contient, pour 100 g, 13,8 g de glucides en France métropolitaine, contre 17,5 g en Guadeloupe, soit près de 27 % de sucres en plus. Pour 100 g d’un autre yaourt à la fraise, le taux de glucide est supérieur de plus de 28 % à celui contenu en Hexagone.

Or l’obésité et le diabète sont en forte augmentation dans les régions d’Outre-mer. En Guadeloupe, 8,9 % des enfants de 5 à 14 ans souffrent d’obésité et 14 % de surpoids. En Polynésie française, ces pourcentages sont respectivement de 17,6 % et de 14,5 %. De même, l’obésité concerne en Guadeloupe 23 % des adultes et le surpoids 31,7 %. En Polynésie française par exemple, ces taux sont respectivement de 33 % et 34,4 %.

Ces taux sont à comparer avec ceux observés dans l’hexagone : l’obésité concerne 16 % des adultes.

Ce sont donc 25 % des enfants et adolescents et plus d’un adulte sur deux qui sont touchés par des problèmes de surcharge pondérale dans les régions d’outre-mer.

Lire l'entretien avec Henry Joseph sur la situation sanitaire aux Antilles et les vertus des aliments locaux

L’article 2 du texte de loi précise qu’un arrêté du ministre chargé de la santé publique détermine, après avis du haut conseil de la santé publique, le taux de sucre maximal entrant dans la composition de ce type de produits.

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