Pour vivre vieux, vivons à deux

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 08/08/2007 Mis à jour le 06/02/2017
La vie à deux avec deux enfants, c’est l’idéal pour vivre longtemps. Une nouvelle étude vient en effet de mettre en évidence que le taux de mortalité des personnes qui vivent en couple avec des enfants serait deux à trois fois plus faible que celui des célibataires du même âge.

Votre femme vous énerve avec sa voix stridente et son obsession de la propreté. Votre mari vous agace avec ses ronflements et son acharnement à ne pas remonter la lunette des toilettes. Calmez-vous, jetez vos gélules de substances anti-âge et remerciez votre conjoint. Une étude menée par l’INSEE vient de mettre en évidence que la vie de couple, c’est bon pour la longévité.

Selon les résultats de cette enquête, le taux de mortalité des personnes qui vivent en couple serait deux à trois fois plus faible que celui des célibataires du même âge, même si cet avantage se tasse avec les années. Chez les hommes, la différence reste cependant marquée puisque entre 80 et 90 ans, le taux de mortalité est de 100 pour 100 000 chez les célibataires contre seulement de 88 pour 100 000 chez les hommes en couple.

Les Français sont-ils nombreux à vivre en couple ? Les hommes plus que les femmes ! Entre 40 et 90 ans, 80% des hommes vivent en couple contre seulement 65% des femmes. Cette différence est encore plus marquée dans la tranche d’âge 70 – 80 ans où 70% des hommes vivent avec leur conjointe contre seulement une femme sur deux.

Les hommes supporteraient-il moins bien la solitude ? C’est ce que laissent penser les résultats… Selon Rachid Bouhia, l’auteur de l’étude, en cas de rupture ou de décès du conjoint, les hommes ont davantage tendance à former un nouveau couple, « en général avec des femmes plus jeunes ». Dans ce type de situation, on observe en effet chez eux une légère surmortalité par rapport aux femmes. Ces dernières, quant à elles, malgré une espérance de vie plus longue, restent plus souvent veuves. Dans ces contextes particuliers, le risque de décès est loin de n’être lié qu’à des histoires de cœur. Les résultats suggèrent en effet que les hommes employés ou ouvriers non diplômés résisteraient moins bien aux séparations que les cadres, puisque le risque de décès serait deux fois plus élevé chez les premiers que chez les seconds.

Pourtant, lorsque l’on regarde comment se répartissent les solitaires, il y aurait autant d’hommes que de femmes, mais pas de la même catégorie socioprofessionnelle. Ainsi, les hommes seuls se trouveraient plus souvent « en bas de la hiérarchie sociale » et les femmes célibataires plutôt en haut, dans les catégories sociales élevées !

Autre chiffre intéressant : à partir d’un certain âge, les personnes qui vivent seules ont moins de risques de mortalité que celles qui vivent en couple. Ceci est particulièrement vrai pour les hommes célibataires de plus de 80 ans, peut-être parce qu’ils ont appris à être plus autonomes.

Vivre en couple, c’est bien. Mais le top pour vivre longtemps, c’est d’avoir en plus 2 enfants. Ni plus, ni moins. La courbe de mortalité selon le nombre d’enfants montre en effet que les femmes, et encore plus les hommes, sont pénalisés lorsqu’ils s’éloignent de ce chiffre d’or ! Pourquoi ? Parce que, toujours selon Rachid Bouhia, deux enfants, ça représente « un équilibre » en terme « d’efforts humains et financiers », des « conduites moins risquées » et « une meilleure intégration sociale ».

Avis aux célibataires…

Véronique Molénat

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