Pressions industrielles sur la recherche en nutrition

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 11/01/2007 Mis à jour le 21/11/2017
Une étude sur les boissons non alcoolisées a près de 8 fois plus de chances de conclure à leurs bénéfices lorsqu’elle a été soutenue financièrement par les industriels de ce secteur. C’est la conclusion de la dernière étude de David Ludwig chercheur à l’hôpital pour enfants de Boston (Massachusetts).

David Ludwig et ses collègues ont passé en revue 206 articles sur les boissons non alcoolisées publiés entre 1999 et 2003. Et il s’avère que lorsque les études sont soutenues par des industriels, elles ont 7,61 fois plus de chances d’être favorables à leurs sponsors que lorsqu’elles sont financées indépendamment de l’industrie de la boisson non alcoolisée.

Un exemple particulièrement criant de cette influence industrielle : les études d’intervention dans lesquelles on compare deux groupes de consommateurs, l’un recevant l’aliment testé, l’autre non. Aucune des études d’intervention financées par les industriels n’a émis de conclusion défavorable pour le produit alors que 37 % des études indépendantes de l’industrie concluaient négativement.

Pourquoi ces différences ? Pour David Ludwig, « les sponsors industriels pourraient ne soutenir que les études dont ils croient qu’elles présenteront leurs produits sous un jour favorable, ou ceux de leurs concurrents de façon défavorable ». Autre explication plausible : les scientifiques mèneraient leurs recherches de manière à respecter les intérêts financiers de leur sponsor. Une certaine forme d’autocensure.

Lenard I. Lesser, David S. Ludwig : “Relationship between Funding Source and Conclusion among Nutrition-Related Scientific Articles”, Plos Medicine, 9 janvier 2007

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