Un acteur qui fume, c'est bon pour l'image de la cigarette

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 15/06/2007 Mis à jour le 06/02/2017
Les héros qui fument au cinéma influenceraient notre opinion de la cigarette : les fumeurs auraient moins envie d’arrêter et les non-fumeurs deviendraient plus tolérants à l’égard de ce comportement.

Quel homme n’a jamais rêvé d’être à la place de Superman en le voyant au cinéma ? Et si le super héros se mettait à fumer, verrions-nous la cigarette différemment ? De manière implicite, oui, selon une étude de l’université de Waterloo  (Michigan). Les fumeurs seraient encouragés à continuer et les non-fumeurs porteraient un regard moins négatif sur la cigarette en voyant les acteurs fumer à l’écran.

Dal Cin Sonya et ses collaborateurs ont recruté pour leur étude 52 étudiants – uniquement des hommes. Environ la moitié des volontaires étaient des fumeurs. Les chercheurs ont préparé deux extraits d’un même film ; dans l’un l’acteur principal fumait, dans l’autre non. Les volontaires ont visionné l’un ou l’autre des extraits. Ils ont ensuite dit ce qu’ils avaient pensé de l’acteur et à quel point ils s’étaient identifiés à lui.

Comment à partir de ces réponses, les chercheurs ont-ils pu se rendre compte de l’influence de l’aca cigarette au coin de la bouche de l’acteur ? Simplement grâce à un outil particulier : le test des associations implicites (IAT) qui permet d’analyser les pensées des participants.

Les résultats sont éloquents : les participants qui s’identifient à l’acteur fumeur sont influencés par celui-ci de manière implicite. Sans s’en rendre compte, ils modifient leur rapport à la cigarette en voyant leur acteur préféré fumer : leur image du tabac devient moins négative.

« Les fumeurs montrés dans les films affectent aussi les non-fumeurs ; cela ne signifie pas que les non-fumeurs vont subitement allumer une cigarette. Mais, la subtile influence des acteurs qui fument peut les mener à croire que fumer est un comportement plus normal qu’il ne l’est », conclut Geoffrey Fong, co-auteur de l’étude et professeur en psychologie.

Rébecca Mailly

Référence :

Dal Cin Sonya, Smoking in Movies, Implicit Associations of Smoking with the Self, and Intentions to Smoke, Association for Psychological Science, July 2007.

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