Une molécule contre les effets des trithérapies

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 10/12/2007 Mis à jour le 06/02/2017
Une nouvelle molécule a montré des effets très prometteurs pour lutter contre les troubles de la distribution des graisses qui affectent la plupart des personnes traitées contre le virus du sida. C’est le résultat d’une étude publiée cette semaine dans le New England Journal of Medicine.

La trithérapie, utilisée depuis 1996 pour bloquer la réplication du VIH, présente de nombreux effets secondaires dont certains peuvent affecter lourdement la santé des personnes infectées ainsi que leur image corporelle. La « lipodystrophie » fait partie de ces effets secondaires. C’est une anomalie de la répartition sous-cutanée des graisses qui a pour conséquence une émaciation du visage, des bras et des jambes et au contraire une accumulation de graisses au niveau abdominal. Autre effet de ce traitement : il aggrave les niveaux des lipides sanguins (triglycéride, cholestérol…) rendant les personnes sous tri-thérapie plus à risque de maladies cardiovasculaires que les autres.

Steven Grinspoon et ses collaborateurs du Massachusetts General Hospital et du McGill Health Center, ont mené sur 6 mois un essai clinique en double aveugle contre placebo pour tester sur 325 patients infectés l’efficacité d’une molécule nommée Tesamorelin contre ces problèmes de lipides.

Résultat : que ce soit sur le plan de la répartition des graisses, des paramètres sanguins ou de l’image que les malades ont d’eux mêmes, le Tesamorelin a montré une grande efficacité.

« Il semble que ce soit la stratégie la plus prometteuse pour  réduire de manière sûre et efficace l’excès de graisse viscérale, pour améliorer les anormalités de lipides des patients infectés par le VIH et leur risque cardiovasculaire » s’enthousiasme Steven Grinspoon.

Comment ça marche ? Le Tesamorelin est capable d’induire la production d’hormones de croissance et d’améliorer les symptômes de la lipodystrophie.

« Des étude de plus long terme seront nécessaires pour confirmer nos résultats et un essai clinique de phase 3 devra être mené en vue d’une commercialisation » conclut Steven Grinspoon. Affaire à suivre…

Véronique Molénat

 

Steven Grinspoon, Metabolic Effects of a Growth Hormone–Releasing Factor in Patients with HIV, New England Journal of Medicine, December 6, 2007, Volume 357:2359-2370, Number 23

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