Plantes d’intérieur : dépolluez l’air de votre maison

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 16/09/2008 Mis à jour le 10/03/2017
Comment se débarrasser des polluants nombreux et invisibles, présents dans toutes les pièces de vos maisons ? Le livre de Geneviève Chaudet et Ariane Boixière « Les plantes dépolluantes » vous aidera à les identifier et surtout à choisir les plantes pour les éliminer et assainir l’air. En attendant, voici un avant goût de ce qui vous attend, avec LaNutrition.fr.

Quoi de plus agréable qu’une maison où les plantes participent au confort ambiant ? Grâce au livre de Geneviève Chaudet et Ariane Boixière « Les plantes dépolluantes », apprenez qu’elles sont utiles au bien être des habitants de la maison car elles dépolluent l’air contaminé par les peintures, colles, moquettes et autres matériaux de construction… Suivez le guide pour être incollable sur le sujet.

Un polluant intérieur, c’est quoi ?

Si l’on se préoccupe de notre alimentation et de l’eau que nous buvons, l’air en revanche passe souvent en second plan. Le mot pollution évoque cependant la contamination de l’air extérieur et on pense en être à l’abri dans nos maisons et nos bureaux. Le livre « Les plantes dépolluantes » fait pourtant un état des lieux étonnant de tous les polluants possibles et imaginables que peut contenir nos maisonnées.

Des composés organiques volatiles (benzène, formaldéhyde), aux fibres artificielles en passant par les moisissures, le monoxyde de carbone et les phtalates. Dans les moquettes, les parois isolantes, les peintures, vernis et produits d’entretien…Autant de sources de pollution intérieure. Mais les auteurs donnent surtout des solutions pour s’en débarrasser grâce aux plantes. Comment en est-on venu à utiliser les plantes en tant qu’organisme vivant comme dépolluant de l’air intérieur ?

Un peu d’histoire

La notion de qualité de l’air évoque plus souvent celui de l’extérieur et les incitations aux transports moins polluants vont dans le sens de sa préservation. Cependant, l’apparition de cette notion concernait à l’origine, celle de l’air intérieur et est apparue dans les années 1975.

La qualité de l’air intérieur a été ainsi l’objet d’études par les Américains, notamment Bill Wolverton, spécialiste des sciences de l’environnement embauché par la National aeronautics and space administration (Nasa) pour étudier la qualité de l’air à l’intérieur des engins spatiaux habités. Il eu alors l’idée de créer un espace clos dans lequel il introduisit des plantes pour former un habitat écologique fermé. Il put tester la réaction des plantes après avoir ajouter de l’air pulsé et pollué. Toutes les 24 h il mesura les variations de quantités de polluant absorbé par chaque plante. Bill Wolverton élargit ensuite sa recherche en faisant ces mêmes expériences dans des lieux clos comme la maison ou le bureau de travail.

Ses travaux inspirent des chercheurs dans le monde entier à commencer par le Canada puis l’Europe. Dans les années 90, l’Allemagne et la Suisse se lancent dans des recherches sur l’absorption des polluants de l’air par les plantes. En France, on envisage même la formation d’un Observatoire de la qualité de l’air mais qui ne sera créer qu’en 2001. Il a pour mission d’effectuer des prélèvements d’échantillons d’air dans les habitations pour les analyser. Dans les Pays de la Loire, un groupe de passionnés (paysagistes, architectes, conseillers environnementaux, fleuristes, horticulteurs…) créent une association Plant’Air pur visant à relayer les travaux de l’association américaine Clean Air Council qui promeut le droit pour tous à l’air pur.

En 2001, né le programme Phytair d’une rencontre entre la faculté de pharmacie de Lille, l’association Plant’Air pur et le Centre scientifique et technique du bâtiment. En 2007, le programme qui avait pour objectif d’établir une méthodologie pour évaluer les procédés d’élimination des composés organiques volatiles, est mené à son terme. Selon les chercheurs, les polluants pénètrent dans la plantes par deux voies principales : les racines et les feuilles.

Les polluants de l’air intérieur

La première est celle des composés organiques volatiles (COV). Ils sont invisibles et très nombreux surtout dans les maisons modernes. Dans les années 70, ils sont apparus au moment où on choisissait de mieux isoler les constructions. Les COV sont liés à l’utilisation des parois d’isolation qui ont empêché l’air de se renouveler et ont favorisé la concentration de gaz polluants à l’intérieur des maisons. Les principaux COV se trouvent dans les différents matériaux de construction : les solvants, le benzène dans la peinture, le toluène dans les vernis, les encres et les moquettes, le styrène dans le plastique, le formaldéhyde dans le bois aggloméré, la colle à moquettes et laine de verre….

Les autres polluants de l’air sont moins connus mais tout aussi dangereux que les COV. On trouve d’abord le monoxyde de carbone qui peut être mortel mais difficile à détecter car inodore et invisible. Il est émis par les appareils à gaz, à charbon, à pétrole, à essence et même à bois comme la cheminée ou la fumée de cigarette. Viennent ensuite les phtalates, plastifiants accusé d’être un perturbateur endocrinien et dangereux particulièrement pour les testicules. Puis les biocides contenus dans les bombe insecticides à usage non agricole, antimoustiques, antifourmis et les moisissures qui en produisant des gaz peuvent provoquer des allergies respiratoires ou même des infections pulmonaires. Les fibres minérales artificielles entrent dans la composition des laines isolantes et les fibres céramiques. Enfin, le radon est un gaz radioactif contenu dans le sol mais contre lequel les plantes polluantes ne peuvent rien faire. Une membrane de protection entre les fondations et le sol du bâtiment permet toutefois de limiter les émissions.

Comment les plantes nettoient-elles l’air ?

Les mécanismes d’absorption, de captation et de transformation des polluants sont très complexes et il faudra des années pour bien les connaître. Cependant, on sait que les deux voies principales utilisées par la plantes pour dépolluer l’air sont les racines et les feuilles. Les micro-organismes fixés sur les racines de la plante participent eux aussi à son action dépolluante. Les polluants peuvent entrer dans les feuilles par deux voies : les stomates ou la cuticule. Les stomates sont des orifices microscopiques situés à la surface de la feuille et servent aux échanges gazeux de la plante. La cuticule est une membrane lipidique à la surface dans laquelle les polluants volatils peuvent migrer. Une fois entrés dans la plante, les polluants passent en phase liquide et sont métabolisés ou stockés par les cellules de la plante.

Pièces par pièces


La cuisine

La cuisine contient de nombreux appareils ménagers et des produits alimentaires. Il est donc important d’y mettre des plantes même si la place manque. Voilà quelques exemples donnés dans le livre de Geneviève Chaudet et Ariane Boixière, « Les plantes dépolluantes ».

Pour absorber l’ammoniac, évaporé de certains produits d’entretien, le rhapis et l’anthurium sont efficaces. Le premier est un palmier d’Asie et le second a des feuilles robustes et des fleurs colorées. Ces deux plantes ont besoin de lumière et d’un nettoyage des feuilles réguliers.

Pour absorber le formaldéhyde, le chrysanthème et le gerbera sont deux plantes testées par la Nasa et particulièrement efficaces. Elles sont éphémères, doivent être remplacées souvent et conviennent aux rebords de la cuisine.

Pour absorber le xylène et le benzène, les dracaenas « Janet Craig », « Warneckii » et « marginé » sont trois plantes sur tronc qui ne sont pas trop gourmands en lumière.

Pour absorber le monoxyde de carbone qui peut provenir d’une cuisinière à gaz, le pothos ou le chlorophytum sont efficaces.

La salle de séjour

Lieu le plus agréable de la maison, on y passe de nombreux moments en famille ou entre amis. La place pour les plantes ne manque généralement pas, profitez en ! Le ficus absorbe le formaldéhyde échappé après la vitrification des parquets ainsi que le philodendron arborescent qui est cependant moins efficace. Le dracaena, l’aréca et si vous avez de la place, le phoenix roebelenii qui est un grand palmier, feront aussi l’affaire.

Le benzène est absorbé par l’arbre pieuvre, la sansevière, le gerbera et le chrysanthème. Le dracaena fragrant a fait ses preuves contre le xylène alors que la plante araignée est efficace pour absorber le monoxyde de carbone.

La chambre

…de bébé

En préparant la venue du bébé, les futurs parents refont la chambre à coup de peinture, vernis nouvelle moquette... Les auteurs de « Les plantes dépolluantes » relèvent deux erreurs récurrentes : l’exposition de la maman pendant la grossesse aux composés organiques volatiles et celle du nouveau né dans cet environnement particulièrement pollué. Pour en absorber le formaldéhyde, la fougère de Boston, la plante araignée, le dracaena « Janet Craig » et le dracaena marginé sont des plantes testées parmi les plus efficaces et qui n’ont pas révélé de contre indications pour les enfants. Attention cependant car certaines peuvent être toxiques ou présenter des risques d’allergie.

…d’adultes

La chambre à coucher est un endroit qui doit être particulièrement peu pollué puisque nous y passons près d’un tiers de notre vie ! Les auteurs de « Les plantes dépolluantes » conseillent d’associer plusieurs variétés pour combiner leur efficacité. Par exemple, un figuier pleureur pour absorber le formaldéhyde de la chambre, un spathiphyllum pour diminuer la présence de xylène et un palmier bambou pour absorber le benzène.

Les conseils

Si l’efficacité des plantes dépolluantes est prouvée par la recherche en laboratoire menée jusqu’à aujourd’hui, elle ne se substitue pas aux mesures à prendre pour limiter l’accumulation des polluants dans nos intérieurs : ouvrir régulièrement les fenêtres pour faire des courants d’air, éviter l’accumulation de l’humidité, utiliser les produits d’entretien avec modération et munissez vous d’un bon aspirateur…. De plus, d’autres recherches sont nécessaires pour évaluer sur le long terme et grandeur nature l’efficacité de l’action des plantes dans nos habitats. En attendant, faites-vous la main verte !

Geneviève Chaudet, Ariane Boixière, « Les plantes dépolluantes, Purifier l’air de la maison ou du bureau avec des plantes ». Editions Rustica 2007, Paris.

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