Nos maisons sont-elles polluées ?

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 13/08/2008 Mis à jour le 21/02/2017
Les gaz d’échappement des voitures, les fumées des usines, les émanations industrielles… L’air extérieur est pollué, rentrons vite nous barricader dans nos maisons pour retrouver un peu d’air pur ! Pur ? Pas vraiment en fait, bien au contraire même. L’air de nos logements est tout aussi pollué que l’air extérieur, sinon plus. D’où viennent ces polluants intérieurs et comment les éviter ? La réponse avec LaNutrition.fr.

Laisser les fenêtres bien fermées pour que la pollution ne rentre pas et que l’air reste pur à l’intérieur. Erreur. Parce que la pollution de la maison ne vient pas de l’extérieur mais bel et bien de la maison elle-même. Des matériaux de construction utilisés, des colles, des vernis, des peintures, des revêtements, des canalisations, du chauffage et même de nos animaux de compagnie.

Comment évaluer le niveau de pollution auquel nous sommes exposés chez nous ? C’est la mission de l’observatoire de la qualité de l’air intérieur – un organisme missionné par les pouvoirs publics. Entre 2003 et 2005, les chercheurs ont passé au peigne fin 567 logements tirés au sort sur toute la France. Objectif : dresser un état des lieux de la pollution de l'air et établir un premier bilan sur les origines de la pollution intérieure.

Les polluants mesurés peuvent être d’origines multiples, chaque polluant pouvant être apporté par plusieurs sources et inversement, chaque source pouvant être à l’origine de plusieurs pollutions.

De manière générale, les polluants sont apportés par :

  • l’extérieur du bâtiment : le sol (radon) et l’air extérieur (monoxyde de carbone (CO), certains composés organiques volatils (COV), moisissures, particules …)
  • les sources internes liées aux produits de construction, d’ameublement, de décoration, d’entretien et de bricolage : la plupart des COV dont le formaldéhyde, les fibres, les biocides …
  • le fonctionnement des appareils à combustion (chauffage et production d’eau chaude) : CO, dioxyde d’azote (NO2), certains COV, particules …
  • la présence de plantes et d’animaux domestiques : moisissures, allergènes
  • la présence et l’activité humaine liée aux besoins essentiels (cuisine, hygiène, lavage) ou autres (tabagisme, utilisation de bougies, d’encens, cosmétiques, présence de plantes et d’animaux domestiques) : particules, polluants de la fumée de tabac, COV, NO2, aldéhydes, monoxyde de carbone

Les paramètres mesurés pour cette enquête ont été choisis en fonction de leur impact sur la qualité de l’air ou sur le confort, de leur dangerosité et de leur fréquence d’apparition : température, humidité relative, débit d’air… Des paramètres différents de ceux retenus habituellement pour caractériser la qualité de l’air extérieur car ils sont le reflet de la présence de multiples sources de pollution intérieures : matériaux, équipements, mobilier, produits ménagers, activité humaine, environnement extérieur, etc.

Résultat : les polluants visés sont présents à des niveaux quantifiables dans la majorité des logements. Cependant la répartition de la pollution chimique organique n’est pas homogène dans l’ensemble des habitations étudiées. Seule une minorité de logement (9%) présente des concentrations très élevées pour plusieurs polluants simultanément ; à l’inverse 45% des logements présentent des niveaux de concentrations très faibles pour l’ensemble des polluants mesurés. Selon le polluant, de 5 à 30% des logements présentent des valeurs nettement plus élevées que les concentrations trouvées en moyenne.

Substances mesurées et leurs effets


Substance

Sources

Effets sur la santé

Aigus

Chroniques

Classification

Composés chimiques

Monoxyde de carbone

Chauffage, chauffe-eau, tabac, véhicules à moteur

Cardiovasculaires et neurologiques

Cardiovasculaires

-

Acétaldéhyde

Fumée de tabac, panneaux de bois brut, isolants, photocopieurs,

Irritation des yeux et des voies respiratoires

Cancer nasal et du larynx

Cancérogène possible

Formaldéhyde

Panneaux de particules, de fibre, en bois aggloméré, livres et magazines neufs, peintures à phase solvant, tabac, photocopieurs

Respiratoires

Cancer naso-pharyngé

Cancérogène probable

Benzène

Carburants, tabac, produits de bricolage, ameublement, produits de construction et de décoration

Neurologiques et immunologiques

Leucémie

Cancérogène

Styrène

Matières plastiques, matériaux isolants, automobiles, tabac

Neurologiques

Neurologiques et cancers pulmonaires

Cancérogène possible

Tétrachloroéthylène

Nettoyage à sec, textile, moquette, tapis

Rénaux

Neurologiques, cancers de l’œsophage et lymphatique

Cancérogène probable

Trichloroéthylène

Peintures, vernis, colles, dégraissants métaux

Neurologiques

Cancer testicules, foie, lymphatique

Cancérogène probable

Toluène

Peintures, venris, colles, encres, moquettes, tapis, vapeurs d’essence

Neurologiques

Neurologiques

-

Xylène

Peintures, vernis, colles insecticides

Neurologiques

Neurologiques

-

Biocontaminants

Allergènes

Chiens, chats, acariens, humidité, température

Respiratoires (allergies, asthme)

Respiratoires (allergies, asthme)

-

Particules

Particules fines

Fumée de tabac, cuisine, ménage, combustion

Respiratoires et cardiovasculaires

Cardio-pulmonaires et cancer broncho pulmonaires

-

Source : Etat de la qualité de l’air dans les logements français www.air-interieur.org

Qui sont ces polluants qui empoisonnent notre intérieur et quels sont les risques pour notre santé ? Pour en savoir plus, LaNutrition.fr vous propose de consulter ses fiches sur chaque substance responsable de la pollution intérieure.

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