Calcium et vitamine D : protection modeste contre le cancer du sein

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 30/05/2007 Mis à jour le 06/02/2017
Des apports en calcium et en vitamine D plus élevés protègeraient modérément du risque de cancer du sein avant la ménopause, mais pas après, selon une étude épidémiologique américaine.

Une étude publiée ce mois-ci dans les Archives of Internal Medecine suggère que calcium et vitamine D pourraient contribuer à réduire modérément le risque de développer un cancer du sein avant la ménopause.

Jennifer Lin et ses collègues de l’école de santé publique d’Harvard (Boston, Massachusetts) ont étudié l’état de santé, les modes de vie et l’alimentation de 10 578 femmes en pré-ménopause et de 20 900 femmes ménopausées qu’ils ont suivi durant 10 ans. L’âge moyen des volontaires était de 55 ans. A la fin du suivi, 276 femmes du groupe pré-ménopause avaient développé un cancer du sein contre 743 dans le groupe des femmes ménopausées.

L’analyse des données montre que les femmes pré-ménopausées dont les apports en calcium et en vitamine D sont les plus élevés présentent un risque de cancer du sein inférieur de respectivement 39%  et 35% par rapport à celles dont ces apports sont les plus bas. Autre découverte : aucun lien entre calcium, vitamine D et cancer du sein n’a été observé chez les femmes déjà ménopausées.

« Ces résultats suggèrent que des doses plus importantes de calcium et de vitamine D provenant de l’alimentation ou de compléments alimentaires sont associées à un risque plus faible de cancer du sein » peut-on lire dans l’article.

Comment expliquer ces résultats ? « Il est probable que la différence observée selon le statut ménopausique des femmes soit lié à la relation qui existe entre le calcium, la vitamine D et l’IGF (Insuline-like Growth Factor) » suggèrent les chercheurs.

L’IGF est un facteur de croissance. Il contribue notamment à stimuler la prolifération cellulaire et à inhiber la mort cellulaire.

« Les études menées in vitro montrent que le calcium et la vitamine D exercent un effet anti-cancérigène sur les cellules du sein qui sécrètent de grandes quantités d’IGF-1 et d’une protéine qui se lie à l’IGF, l’IGF binding protein 3. Les tests in vitro ont montré que le calcium, la vitamine D et l’IGF binding protein interagissent ensemble pour inhiber la croissance des cellules du sein cancéreuses » poursuivent les chercheurs. Ces composés sont présents en quantités beaucoup plus faibles chez les femmes ménopausées que chez les plus jeunes.

Même si elle est intéressante, cette étude a cependant ses limites. Pour commencer, la protection mise en évidence est modeste. Ensuite, les chercheurs n’ont pris en compte ni l’exposition au soleil qui est un facteur influençant fortement les apports en vitamine D, ni les changements d’habitudes alimentaires au cours des 10 ans de suivi « D’autres investigations seront nécessaires pour préciser l’utilité de la consommation de calcium et de vitamine D pour réduire la cancer du sein » concluent les auteurs. » 

Les effets anti-cancer de la vitamine D sont connus depuis des décennies. Dans cette étude, les apports en vitamine D, même chez celles qui en consommaient le plus, restaient assez bas. LaNutrition demande d'ailleurs, avec d'autres chercheurs, que le rôle clé de la vitamine D soit entériné par les autorités sanitaires, que les apports conseillés soient relevés, ainsi que les doses de sécurité.

En Vous trouverez de grandes quantités de calcium et vitamine D dans le saumon, les sardines en boite, les oeufs de poisson, les huîtres. D'octobre à avril, l'alimentation ne permet généralement pas de couvrir les besoins en vitamine D et des suppléments sont nécessaires. Lire aussi le dossier complet consacré à cette vitamine, avec les conseils pour ne jamais en manquer.

Véronique Molénat

Référence

J. Lin, "Intakes of Calcium and Vitamin D and Breast Cancer Risk in Women" Archives of Internal Medicine, Volume 167, Number 10, Pages 1050-1059

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