Mangez ces aliments protecteurs si vous êtes amateur de viande rouge

Par Juliette Pouyat - Journaliste scientifique Publié le 05/01/2016 Mis à jour le 10/03/2017
Comment diminuer votre risque cardiovasculaire si vous êtes amateur de viande rouge ? En mangeant ces aliments qui agissent favorablement sur la flore intestinale.

Une consommation élevée de viande rouge est liée à un risque modérément augmenté d'accident vasculaire cérébral.. Pour l'infarctus, les données sont contradictoires, certaines études trouvant un risque augmenté, d'autres pas. Cependant, LaNutrition.fr se range aux recommandations du Fonds mondial de recherche sur le cancer (WCRF) qui conseille de ne pas manger plus de 500 g de viande rouge cuite par semaine (soit 700 à 750 g de viande fraîche).

Si la viande rouge pose problème, c'est notamment à cause de la présence de fer. Plus récemment, des chercheurs ont mis en cause, le TMAO (trimethylamine-N-oxyde), un sous-produit formé par certaines bactéries intestinales pendant la digestion d'aliments d'origine animale comme la viande, les oeufs, les produits laitiers (à partir de la choline et de la carnitine notamment). Les bactéries ne cause semblent appartenir à la famille des Firmicutes, en particulier l'espèce Clostridium difficile. Mais il existe des moyens naturels d'inhiber ce TMAO.

Du vinaigre balsamique, du vin rouge et de l'huile d'olive

Plusieurs études ont déjà montré l'intérêt pour la santé cardiovasculaire de consommer régulièrement de l'huile d'olive et du vin rouge (ce dernier avec modération).  A ce duo, vous pourriez ajouter le vinaigre balsamique, surtout si vous mangez beaucoup de viande rouge, oeufs et laitages. Une nouvelle étude parue dans la revue Cell a identifié pour la première fois un inhibiteur naturel du TMAO, appelé DMB (3,3-diméthyl 1-butanol). Il est présent dans certaines huiles d’olive extra-vierges, dans le vin rouge et le vinanigre balsamique. Le DMB empêche la première étape de la production de TMAO. Des souris nourries avec un régime alimentaire riche en carnitine ou en choline ont reçu ou non l’inhibiteur DMB. Celles qui ont reçu du DMB avaient moins de TMAO et d’athérosclérose que celles qui n’en avaient pas reçu. Cette étude montre qu’il est possible de prévenir ou de retarder la progression de l’athérosclérose induite par l’alimentation et qui débute dans l’intestin.

De l'ail

Une étude parue dans le Journal of Functional Foods suggère que l’allicine, un composé présent dans l’ail, permet de diminuer le risque cardiovasculaire en empêchant la formation de TMAO (trimethylamine-N-oxyde) fabriqué à partir de la L-carnitine alimentaire par la flore intestinale. L’allicine agit en modulant la flore intestinale, ce qui inhibe la transformation de la carnitine en TMAO. Pour les chercheurs, cela signifie que l’altération fonctionnelle de la flore intestinale qui est induite par la L-carnitine de l’alimentation peut être empêchée par l’addition d’une autre substance issue de l’alimentation et ayant un pouvoir antimicrobien, comme l’allicine.

Les résultats de cette étude viennent s’ajouter aux preuves qui existent déjà quant aux bénéfices sur la santé cardiaque de l’ail et des composés qu’il contient. L’allicine n’est pas présent dans l’ail frais, il ne se forme que lorsque l’ail est écrasé, à partir d’un composé appelé sulfure de diallyle.

« L’allicine et l’ail frais alimentaire contenant l’allicine peuvent être utilisés comme des aliments fonctionnels pour prévenir l’athérosclérose » concluent les auteurs de cette étude.

Lire :  34 bactéries intestinales qui vous veulent du bien

 

Des topinambours, de la chicorée, de l'oignon, des asperges, des aliments fermentés

Le topinambour, la chicorée, l'oignon, l'asperge contiennent des fructo-oligosaccharides qui favorisent la prolifération des bactéries de la famille des lactobacilles et des bifidobactéries. Plus ces familles sont représentées dans l'intestin, moins la production de TMAO est importante. Les aliments fermentés renferment déjà ces bactéries et contribuent à leur maintien dans le tube digestif.

Pour en savoir plus sur la flore intestinale et la santé : Paléobiotique, de Marion Kaplan (lire un extrait ICI >>)

Sources

Zeneng Wang, Adam B. Roberts, Jennifer A. Buffa, Bruce S. Levison, Weifei Zhu, Elin Org, Xiaodong Gu, Ying Huang, Maryam Zamanian-Daryoush, Miranda K. Culley, Anthony J. DiDonato, Xiaoming Fu, Jennie E. Hazen, Daniel Krajcik, Joseph A. DiDonato, Aldons J. Lusis, Stanley L. Hazen. Non-lethal Inhibition of Gut Microbial Trimethylamine Production for the Treatment of Atherosclerosis. Cell, 2015; 163 (7): 1585 DOI: 10.1016/j.cell.2015.11.055

Malik VS, Chiuve SE, Campos H, Rimm EB, Mozaffarian D, Hu FB, Sun Q. Circulating Very-Long Chain Saturated Fatty Acids and Incident Coronary Heart Disease in U.S. Men and Women. Circulation. 2015 Jun 5. pii: CIRCULATIONAHA.114.014911. [Epub ahead of print]

Grooms KN, Ommerborn MJ, Pham DQ, Djoussé L, Clark CR. Dietary Fiber Intake and Cardiometabolic Risks among US Adults, NHANES 1999-2010. Am J Med. 2013 Oct 9. pii: S0002-9343(13)00631-1.

Koeth RA, Wang Z, Levison BS, et al. Intestinal microbiota metabolism of l-carnitine, a nutrient in red meat, promotes atherosclerosis. Nat Med. Apr 7, 2013.

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