Pas d’excuse pour les accros au chocolat

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 12/09/2007 Mis à jour le 06/02/2017
La dépendance au chocolat n’existe pas ! C’est ce qu’affirme un chercheur britannique qui explique qu’aucune des substances contenues dans le chocolat ne justifie sa réputation de véritable « drogue ».

Le chocolat, c’est votre drogue. Impossible de résister à l’appel de la tablette. « Mais je n’y suis pour rien, clament les choco-addict, c’est bien connu le chocolat contient des substances chimiques qui agissent comme une drogue et nous rendent complètement dépendants ». Désolé, mais il va vous falloir trouver une autre excuse pour compulser sans culpabiliser : un chercheur britannique affirme que le chocolat ne peut en aucun cas être considéré comme une substance addictive.

Et pourtant, on aurait aimé y croire. Les chercheurs nous ont même donné l’espoir que nos envies compulsives et irrépressibles de chocolat ne relevaient pas de la gourmandise mais avaient une explication purement scientifique. De nombreuses études ont en effet mis en évidence que le chocolat contient des molécules susceptibles de développer une dépendance. Parmi elle le tryptophane, la phényléthylamine, la tyramine, et même des cannabinoïdes identiques à certaines substances trouvées dans le cannabis.

Hélas le Professeur Peter Rogers, psychologue britannique de l’université de Bristol, vient de mettre à terre tous nos espoirs : non, la dépendance physique au chocolat n’existe pas. Des preuves ? En premier lieu, toutes ces molécules se retrouvent en bien plus grande quantité dans d’autres aliments comme par exemple les avocats ou le fromage. Vous en connaissez beaucoup vous des guacamole-addict ou des camembert-dépendants ? Deuxième preuve : tous ces composés supposés faire du chocolat une drogue dure se retrouvent essentiellement dans le chocolat noir. Et pourtant la plupart des consommateurs compulsifs avouent fondre littéralement devant le chocolat au lait ou les pralinés, plus sucrés et plus gras.

Mais alors pourquoi se sent-on dépendant au chocolat ? Peut-être justement à cause de tout ce sucre et tout ce gras qui rendent le chocolat si fondant et si plaisant, mais aussi - et vous le savez n’est-ce pas – qui vous apportent votre ration de calories ! Pour le professeur Rogers, se serait justement là la clé de la dépendance au chocolat : les amateurs savent pertinemment que cet aliment plaisir n’est pas toujours nutritionnellement recommandable. Alors ils tentent désespérément de résister à l’envie, au désir, au besoin, à la pulsion qui les pousse irrépressiblement vers la tablette la plus proche. « Essayer de résister à ce désir de chocolat ne fait que le renforcer, explique le psychologue. De fait ce désir vous semble incontrôlable, vous craquez et vous avez donc le sentiment que le chocolat agit comme une drogue. »

Pour le chercheur, c’est la notion de « plaisir interdit » liée à cet aliment qui nous donne l’impression d’être dépendant au chocolat. « Certains comportement alimentaires peuvent réellement être considérés comme des addictions, reconnaît Peter Rogers, mais le chocolat ne peut pas rentrer dans cette catégorie ». Vous êtes sûr ? Dommage, ça nous arrangeait bien…

Aline Périault 

Meeting of the British Association for the Advancement of Science. Peter Rogers, University of Bristol.

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