Regarder le sport à la TV, c'est aussi (un peu) se dépenser

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 02/12/2013 Mis à jour le 10/03/2017
L’activité nerveuse musculaire et le rythme cardiorespiratoire augmentent lorsqu'on regarde une compétition.

Et si regarder un match à la télévision, c’était quand même un peu du sport ? Ce rêve serait –mais en partie seulement- une réalité, d’après des chercheurs australiens qui publient leurs résultats dans Frontiers in Neuroscience.

Lorsque l’on pratique une activité physique, le rythme cardiaque s’accélère, de même que la respiration, car l’organisme a besoin de plus en plus d’oxygène. Ces réponses cardiovasculaires pendant l’exercice sont dues à des activations nerveuses autonomes, impliquant par exemple les nerfs du système sympathique.

Des chercheurs de l’université de Sydney ont voulu savoir si le fait de regarder quelqu’un faire du sport sur une vidéo pouvait modifier des paramètres physiologiques comme : rythme cardiaque et respiratoire, circulation sanguine au niveau de la peau, transpiration et activité du nerf sympathique musculaire. 9 personnes en bonne santé, 6 femmes et 3 hommes, ont participé à ces travaux. Ils devaient rester confortablement assis en visionnant une vidéo. Celle-ci avait été tournée grâce à une caméra embarquée par une personne qui a marché 3 min sur une plage, avant de faire un jogging de 16 min. La vidéo présentait donc un exercice physique depuis la perspective du coureur, pour que le spectateur puisse se représenter dans sa situation de manière réaliste. Les chercheurs ont enregistré les signaux électriques des fibres nerveuses musculaires de participants.

Résultats : Les mesures se sont modifiées lorsque les volontaires ont regardé les 16 min de course. L’activité nerveuse sympathique musculaire a augmenté, de même que le rythme cardiaque, le rythme respiratoire et la circulation sanguine au niveau de la peau. Par exemple, le rythme cardiaque a augmenté de 2 pulsations par minute, ce qui était peu, mais significatif. Pourtant, à la fin de l’expérience, aucun sujet n’a dit percevoir une fatigue quelconque à regarder cette vidéo.

Regarder des images sportives augmenterait donc l’activité nerveuse sympathique, même en l’absence d’exercice musculaire. « Même si ces modifications étaient petites, elles étaient des réponses physiologiques appropriées à un exercice » d’après Rachel Brown, l’une des auteurs de l’étude. Par conséquent, observer un exercice de la perspective d’un coureur pourrait améliorer les fonctions cardiaque et respiratoire, en élevant l’activité nerveuse des muscles.

Ceci rappelle les effets observés avec un film d’horreur : le spectateur brûle des calories en visionnant des images émotionnellement chargées.

Lire : Pour maigrir, regardez un film d'horreur

Cependant, pratiquer une véritable activité sportive reste encore le meilleur moyen de tirer des bénéfices d’un exercice physique…

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Source

Brown R, Kemp U, Macefield V. Increases in muscle sympathetic nerve activity, heart rate, respiration, and skin blood flow during passive viewing of exercise. Front Neurosci. 2013 Jun 11;7:102.

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