10 plantes diurétiques

Par Marie-Céline Ray - Journaliste scientifique Publié le 16/11/2020 Mis à jour le 19/11/2020
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Pour vous aider à éliminer l’excès d’eau et de sel de votre organisme, nous vous proposons 10 plantes aux propriétés diurétiques évaluées scientifiquement.

Les diurétiques sont des substances qui stimulent l’activité des reins et l’élimination des fluides. Ils permettent de limiter la rétention d’eau, de perdre du poids, de lutter contre les œdèmes, d’éliminer du sel et de prévenir l’hypertension artérielle. Mais certains médicaments diurétiques peuvent avoir des effets secondaires, ce qui peut conduire à chercher des alternatives naturelles.

Voici 10 plantes dont les effets diurétiques ont fait l’objet d’études scientifiques. Cependant, beaucoup de ces recherches ont été réalisées sur l’animal et non chez l’homme, ce qui invite à rester prudent. Avant de choisir une plante, un complément alimentaire, prenez toujours conseil auprès d’un professionnel de santé, surtout si vous prenez d’autres traitements ou souffrez de maladies chroniques.

Le pissenlit

Le pissenlit,Taraxacum officinale, est une plante herbacée de la famille des Astéracées. Les feuilles et les racines sont utilisées depuis des siècles en médecine traditionnelle pour la santé du foie et des reins (1). Le nom français de pissenlit évoque d'ailleurs bien à quoi il peut servir…  Les feuilles, comestibles, peuvent être consommées en salades ou en infusion.

En 2009, une étude pilote a testé l’effet d’un extrait hydroalcoolique de feuilles de pissenlit chez 17 femmes âgées de 18 à 65 ans (2). Elles ont pris ces extraits trois fois dans la journée, à 8h, 13h et 16h. Les auteurs ont trouvé une augmentation significative de la fréquence des mictions dans les 5h qui suivaient la première dose. Il y avait aussi une augmentation de l’excrétion dans les 5h qui suivaient la deuxième dose, mesurée comme le rapport entre les volumes d’eau éliminés et absorbés.

Chez la souris, des extraits de feuilles de pissenlit ont un effet comparable au médicament diurétique appelé furosémide, mais avec des quantités importantes de pissenlit. Comme la plante est riche en potassium et magnésium, elle pourrait aider à remplacer des minéraux perdus par la diurèse. Chez des animaux, la complémentation avec des feuilles de pissenlit élimine moins de potassium et de magnésium que n’en contiennent les compléments.

L’aubépine

L’aubépine est un buisson épineux de la famille des Rosacées qui pousse dans les régions tempérées de l’hémisphère Nord (Amérique, Europe et Asie). Ses fleurs sont blanches et ses baies, rouges. Les sommités fleuries de l’aubépine sont utilisées depuis des siècles pour leurs propriétés diurétiques (3). Chez le rat, il a été montré que les procyanidines de l’aubépine ont un effet diurétique (4). L’aubépine peut se consommer en tisane ou en compléments alimentaires.

La prêle

La prêle des champs, Equisetum arvense, est une plante commune en terrain sablonneux sauf en Australie (5). Les parties aériennes sont séchées et utilisées en compléments.

En 2014, un petit essai clinique brésilien a testé les effets de la prêle chez 36 hommes en bonne santé (6). Ils ont été séparés en trois groupes de 12 participants : pendant quatre jours, ils ont pris soit un extrait sec de prêle (900 mg/jour), soit un placebo, soit un médicament diurétique (25 mg par jour d’hydrochlorothiazide). Après une pause de 10 jours, les traitements étaient changés pour que chacun teste les trois. Les chercheurs ont mesuré l’effet diurétique en comparant les volumes de liquides absorbés et éliminés. Résultat : l’effet diurétique de la prêle était supérieur au placebo et équivalent au médicament. L’action diurétique de la prêle serait due à la présence de flavonoïdes, de composés phénoliques et à son contenu en minéraux. L’abondance de sels de silicium lui permet aussi d’aider à la reminéralisation.

Le genévrier

Le genévrier (Juniperus communis) est un petit arbre à croissance lente qui pousse dans les régions froides et tempérées de l’hémisphère Nord. Les baies servent à préparer une huile essentielle contenant des monoterpènes.  

Traditionnellement, le genévrier est connu pour ses propriétés diurétiques, mais les études restent peu nombreuses (7). Ses effets diurétiques ont été démontrés chez le rat. Le genévrier augmente la production d’urine sans pour autant entraîner la fuite des électrolytes (minéraux chargés électriquement).

L’activité diurétique du genévrier est liée à un terpène de son huile essentielle : un terpinéol, le terpinène-4-ol. Cependant, cette molécule est irritante pour les reins. Il faut donc éviter une utilisation excessive qui pourrait conduire à un effet rénal irritant, en particulier lorsque les voies urinaires sont enflammées. L'utilisation médicinale du genévrier n'est pas recommandée pour le traitement de troubles rénaux.

Les baies de genévrier servent à la préparation de tisanes.

Le persil

Le persil est une plante médicinale méditerranéenne dont les feuilles sont fréquemment utilisées en cuisine. Il est aussi connu pour ses propriétés diurétiques.

En 2007, une étude a montré que des rats qui buvaient un extrait de graines de persil éliminaient plus d’urine sur 24h que s’ils buvaient de l’eau (8). Le persil agirait en inhibant une pompe sodium/potassium (Na+/K+) dans le rein, ce qui limiterait la réabsorption de ces minéraux et augmenterait la quantité d’eau éliminée, par effet osmotique. Les pompes sodium/potassium sont impliquées dans la régulation de la tension artérielle.

Le persil peut s’absorber en décoction ou sous forme de gélules.

L’hibiscus

L’hibiscus (Hibiscus sabdariffa) est un arbrisseau qui pousse dans les régions tropicales et subtropicales. Au Mexique, il est traditionnellement connu pour être hypotenseur et diurétique. L’hibiscus peut être consommé en infusion. Ce sont généralement les fleurs (calices) qui sont utilisées.

Une étude de 2012 a montré qu’un extrait d’hibiscus avait un effet diurétique chez le rat et augmentait l’activité rénale (9). La quercétine présente dans l’hibiscus agirait sur l’endothélium vasculaire, ce qui augmenterait la libération d’oxyde nitrique et la filtration au niveau des reins.

L’orthosiphon

L’orthosiphon est une plante de la famille des Lamiacées originaire d’Asie tropicale. Il se présente sous forme de tisanes, de poudre ou de gélules. On utilise les feuilles séchées. Chez le rat, il augmente le débit urinaire et l’excrétion, trois heures après une administration orale (10).

Le bouleau

Des extraits de bouleau (Betula pendula) ont une légère activité diurétique (11). La sève de bouleau, utilisée en cure « détox » est réputée comme diurétique.

L’ortie

L’ortie, Urtica dioica, est traditionnellement connue pour favoriser la diurèse, mais peu d’études viennent soutenir cet effet. Chez le rat, des injections d’extraits des parties aériennes de l’ortie permettent de réduire la pression artérielle et d’augmenter la diurèse (12). L’ortie peut être absorbée en décoction ou en gélules.

La spergulaire rouge

La spergulaire rouge est une plante herbacée annuelle de la famille des Caryophyllacées, dont on utilise les feuilles et les tiges séchées. En médecine traditionnelle marocaine, elle sert au traitement de maladies rénales et contre l’hypertension (13).

L’administration orale de la plante à des rats augmente l’excrétion et la quantité d’urine éliminée (14). La plante est un diurétique qui interfère avec l’absorption rénale d’eau et d’électrolytes.

Lire aussi : 7 plantes sauvages que nous devrions manger

Références
  1. Dutta et al. Herbal Plants Used as Diuretics: A comprehensive Review. Journal of Pharmaceutical, Chemical and Biological Sciences. 2014.
  2.  Clare et al. The Diuretic Effect in Human Subjects of an Extract of Taraxacum officinale Folium over a Single Day. J Altern Complement Med. 2009.
  3.  Karleskind. Guide pratique des compléments alimentaires. Editions Thierry Souccar. 2013.
  4. Dizaye. Antihyperuricemic and diuretic effects of procyanidins extracted from Crataegus monogyna. Zanco Journal of Medical Sciences. 2011.
  5. Pierre. La Bible des plantes qui soignent. Editions E/P/A. 2019.
  6. Carneiro et al. Randomized, Double-Blind Clinical Trial to Assess the Acute Diuretic Effect of Equisetum arvense (Field Horsetail) in Healthy Volunteers. Evidence-based Complementary and Alternative Medicine. 2014.
  7.  Raina et al. Potential of Juniperus communis L as a nutraceutical in human and veterinary medicine. Heliyon. 2019.
  8. Kreydiyyeh et Usta. Diuretic effect and mechanism of action of parsley. Journal of Ethnopharmacology. 2002.
  9. Alarcon-Alonso et al. Pharmacological characterization of the diuretic effect of Hibiscus sabdariffa Linn (Malvaceae) extract. Journal of Ethnopharmacology. 2012.
  10.  Ashraf et al. Orthosiphon stamineus Benth. is an Outstanding Food Medicine: Review of Phytochemical and Pharmacological Activities. J Pharm Bioallied Sci. 2018.
  11.  Rastogi et al. Medicinal plants of the genus Betula—Traditional uses and a phytochemical–pharmacological review. J Ethnopharmacol. 2015.
  12.  Tahri et al. Acute diuretic, natriuretic and hypotensive effects of a continuous perfusion of aqueous extract of Urtica dioica in the rat. J Ethnopharmacol. 2000.
  13.  Wright et al. Herbal medicines as diuretics: A review of the scientific evidence. Journal of Ethnopharmacology. 2007.
  14.  Jouad et al. Chronic diuretic effect of the water extract of Spergularia purpurea in normal rats. Journal of Ethnopharmacology. 2001.

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