Le bon choix au supermarché pour vos enfants

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 08/11/2010 Mis à jour le 10/03/2017
Trop de sucre, pas assez de fibres, de vitamines… et des additifs inutiles. Stop !Comment acheter le meilleur pour la santé de vos enfants, sans oublier leur plaisir ?Un collectif de journalistes scientifiques et de diététiciens de LaNutrition.fr, sous la direction d’Elvire Nérin propose un nouveau guide : Le Bon Choix pour vos enfants (LIRE UN EXTRAIT ICI >>). Une bible pour ne plus acheter les yeux fermés.

Lanutrition.fr : qu’est-ce qui vous a poussé à écrire ce livre ?


EN :
L’idée de ce livre est partie d’un constat : aujourd’hui les parents ont conscience de l’importance de l’alimentation pour la santé de leur enfant. Ils font attention à ce qu’ils achètent et recherchent des produits de bonne qualité nutritionnelle. Le problème c’est que 70 % de leurs achats se font en supermarché et que dans une grande surface vous avez entre 5 000 et 8 000 références. Comment être sûr de faire le bon choix ? Le seul moyen dont dispose la maman (ou le papa) c’est de lire les étiquettes, la liste d’ingrédients, le tableau des valeurs nutritionnelles... Si vous avez déjà essayé, vous savez comme moi que c’est fastidieux. A moins d’être nutritionniste ou diététicien, c’est très difficile de se faire une idée.

Le principe du livre, c’est de prendre des produits toutes marques confondues en vente dans les supermarchés et de les comparer : plusieurs petits pots pour bébé, plusieurs yaourts, plusieurs céréales du petit déjeuner, plusieurs poissons panés…

Exactement. Nous avons réuni une équipe de diététiciens qui a passé à la loupe près de 600 aliments de la grande distribution spécifiquement destinés aux enfants. Nous avons enquêté sur leur fabrication, nous avons épluché les listes d’ingrédients afin de repérer les produits de bonne qualité nutritionnelle et signaler aux parents les plus mauvais.

A quoi faut-il faire attention ? Aux calories ? A la teneur en sucre ? En graisse ?

Non, ces informations sont intéressantes mais ce ne sont pas les plus importantes. Les critères varient selon le produit acheté. Concernant les assiettes de légumes pour bébé par exemple, nous avons retenu comme critère la teneur en légumes, je parle des légumes autres que la  pomme de terre. La pomme de terre a très peu d’intérêt nutritionnel, elle apporte simplement de l’énergie, tandis que les légumes apportent des fibres, des vitamines et des minéraux. Concernant les céréales du petit déjeuner, nous avons retenu comme critère l’index glycémique c'est-à-dire indirectement le degré de transformation des grains de céréales et la teneur en sucre ajouté.

Donc, le critère « céréales complètes » n’a pas d’importance ?

Ça c’est un argument dont l’industrie agro-alimentaire use et abuse. De nombreuses boîtes de céréales du petit déjeuner pour enfants affichent en grosses lettres « avec des céréales complètes ». Même chose pour les barres de céréales du goûter. Avant de se laisser impressionner, il y a deux questions à se poser : 1 quelle est la proportion exacte de céréales complètes dans le produit ? On a souvent des surprises et surtout 2 : ces céréales ont-elles encore quelque chose à voir avec le grain initial ? Les céréales complètes sont des céréales dont on a conservé le germe, l’amande et l’enveloppe. Du point de vue nutritionnel c’est mieux en effet (plus de vitamines, minéraux, fibres) mais le problème c’est que la plupart du temps le produit fini a été cuit, séché, écrasé, grillé… On est bien loin du grain de céréale d’origine. A partir du moment où les céréales complètes ont subi les mêmes transformations que les céréales raffinées, on obtient le même résultat en terme d’index glycémique. Pour toutes ces raisons, nous souhaiterions redéfinir les aliments complets comme des aliments qui ne contiennent pas seulement le germe, l’amande et l’enveloppe des céréales mais qui conservent également les caractéristiques glycémiques du grain d’origine.

Le Nutella est classé dans les bons produits, c’est surprenant …

C’est vrai nous l’avons classé parmi les bons produits de la gamme pâtes à tartiner (mais ça n’est pas le meilleur). Le fait qu’il soit bien classé ne signifie pas que l’enfant peut en manger à volonté. Chaque aliment a sa place dans l’alimentation toutefois il doit garder sa juste place. La pâte à tartiner est un aliment plaisir qui doit rester occasionnel et je rappelle au passage qu’en nutrition, il est interdit d’interdire. Un hamburger de temps en temps n’a jamais tué personne, c’est lorsque l’on en mange tous les jours que cela pose problème. Et en frustrant les enfants, une alimentation peut être contreproductive.

Des livres sur ce thème il y en déjà eu. Qu’est-ce qui différencie Le Bon Choix ?

Tout d’abord les critères retenus par notre collectif. Comme je l’ai déjà dit nous ne nous sommes pas cantonnés aux calories. Mais Le Bon Choix innove surtout parce qu’il est totalement illustré ce qui plait beaucoup aux petits et aux grands. Plutôt que de citer les produits simplement il nous a paru essentiel que les parents (et les enfants) les visualisent car c’est ce à quoi ils sont confrontés chaque semaine lorsqu’ils arpentent les allées de leur supermarché. C’est beaucoup plus parlant.

Est-ce que ce livre a changé la façon de faire vos courses ?

Absolument. Avant Le Bon Choix, j’avais l’habitude de lire les étiquettes mais je ne les avais pas toutes épluchées ! Ce travail m’a fait découvrir des produits que je n’avais pas l’habitude d’acheter et je dois avouer que depuis j’ai changé de marque de jambon, de jus d’orange. Je n’achète plus de bâtonnets de crabe et il m’arrive d’acheter des raviolis en conserve (les bons), ce que je ne faisais pas. Dans l’équipe, l’une des journalistes qui avait un bébé a quant à elle, changé de marque de lait 2e âge.

Propos recueillis par Sylviane Passard.

 

A découvrir également

Back to top