Asthme : gare aux sprays nettoyants !

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 17/10/2007 Mis à jour le 06/02/2017
L’utilisation fréquente de sprays pourrait doubler le risque d’asthme.

Il n’y a pas que les professionnels du nettoyage qui ont plus de risques d’asthme. L’utilisation même peu fréquente de sprays nettoyants pour la maison augmenterait également le risque d’un adulte de souffrir de ce problème respiratoire. C’est ce que suggère une étude publiée ce mois-ci dans l’American Journal of Respiratory and Critical Care, la première à évaluer sérieusement l’impact des produits ménagers sur la santé respiratoire.

Pour parvenir à ce résultat, Jean-Paul Zock et son équipe de l’Institut municipal de recherche médicale (Barcelone) ont utilisé les données de l’European Community Respiratory Health Survey, une des plus grandes cohortes constituées pour étudier les facteurs de risque des maladies respiratoires.

Les chercheurs se sont concentrés sur un groupe de 3500 personnes, pour deux tiers des femmes, originaires de 10 villes européennes. Celles-ci, déclarant faire elles-mêmes la majeure partie de leur ménage, ont été interrogées sur l’utilisation qu’elles faisaient d’une quinzaine de produits ménagers. Aucun des volontaires n’avait de problème d’asthme au début de l’étude et 6% en souffraient après 9 ans de suivi.

Résultats : l’utilisation de sprays nettoyants, détachants, désinfectants, dégraissants… au moins une fois par semaine est associée à un risque d’asthme ou de recours à des traitements anti-asthme augmenté de 50% mais également à un risque de rhinite allergique augmenté de 40%. Ceux qui utilisent ces produits plus de quatre fois par semaine ont deux fois plus de risque que les autres de devenir asthmatiques. L’utilisation des autres produits ménagers non aérosols n’était pas apparue associée à une quelconque augmentation du risque d’asthme.

« Nos résultats doivent être confirmés, mais ils suggèrent que l’on doit utiliser les sprays nettoyants avec prudence » commente Jean-Paul Zock. L’idéal selon lui pour réduire les risques : avoir recours à des produits non aérosols, utiliser la javel et l’ammoniaque avec parcimonie et ne jamais mélanger des produits ménagers qui contiennent ces deux substances.

Dans la série « les produits d’utilisation courante ne sont pas toujours anodins », un groupe de consommateurs américains a testé 33 rouges à lèvres de marque pour savoir s’ils contenaient du plomb. Leur verdict : 61% d’entre eux en contiennent et un tiers, dont des marques comme l’Oréal ou Christian Dior, à des taux dépassant les recommandations de la FDA (Food and Drug Administration). Le risque ici, c’est que lorsque l’on maquille ses lèvres, on ingère une bonne partie du rouge à lèvre. Or le plomb est connu pour être à l’origine de problèmes de fertilité et de fausse-couche mais également de troubles neurologiques chez les enfants et les fœtus qui y sont exposés via leurs mères.

Véronique Molénat

Jan-Paul Zock,  The Use of Household Cleaning Sprays and Adult Asthma: An International Longitudinal Study, Am. J. Respir. Crit. Care Med. 2007; 176: 735-741.

A découvrir également

Back to top