Certains miels aident à cicatriser les plaies

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 01/02/2012 Mis à jour le 10/03/2017
Certains miels aident à cicatriser les plaies grâce à des propriétés antibactériennes.

Il y a des milliers d'années les égyptiens utilisaient déjà le miel en médecine et notamment pour soigner les plaies. Il aura fallu attendre l'avancée des techniques modernes pour en comprendre toute l'efficacité réelle.

Lorsqu'on se blesse et qu'une plaie doit cicatriser, il ne faut pas qu'une bactérie néfaste vienne interrompre le processus. Lorsque celle-ci infecte la plaie puis l'organisme, en l'absence de traitement efficace (les antibiotiques), l'évolution peut aller jusqu'à l'amputation d'un membre ou la septicémie (infection généralisée) puis la mort. On comprend donc la problématique actuelle des résistances aux antibiotiques : en l'absence de traitement, l'issue est souvent fatale.

Dans la peau se trouve une bactérie sans danger, "Streptococcus pyogenes", mais qui peut être initiatrice d'infections sur les plaies, détruire les débuts de cicatrisation et persister sur la peau à la manière d'un film étirable. Un point problématique puisque ce film empêche les antibiotiques de pénétrer correctement au niveau de la blessure pour agir. Les chercheurs ont alors voulu observer l'effet d'un miel particulier sur ce type de plaies, le miel de Manuka, un arbre de Nouvelle Zélande. Ce miel a déjà montré des propriétés antibactériennes sur de nombreuses bactéries mais ces effets exacts sont encore mal compris.

Le docteur Sarah Maddocks qui dirige l'étude constate avec stupéfaction que l'ajout de miel sur la plaie empêche le développement bactérien. L'ajout à posteriori élimine 85% des bactéries en une heure. Elle déclare : "Il y a un besoin urgent de trouver des méthodes efficaces et novatrices pour contrôler les infections cutanées sans provoquer de résistance aux antibiotiques. Aucune bactérie devenue résistante au miel n'a été rapportée pour l'instant." et ajoute : "L'application de substances anti-bactériennes directement sur la peau revient moins cher que l'utilisation d'antibiotiques par voie orale et peut être une thérapie complémentaire à l'avenir. C'est quelque chose d'important car les problèmes de cicatrisation chroniques représentent jusqu'à 4% des montants financiers des dépenses de santé dans les pays développés."

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Références: S. E. Maddocks, M. S. Lopez, R. S. Rowlands et al. Manuka honey inhibits the development of Streptococcus pyogenes biofilms and causes reduced expression of two fibronectin binding proteins. Microbiology, 2012. 0.053959-0.

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