Chute spectaculaire des cancers du sein aux USA

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 18/12/2006 Mis à jour le 06/02/2017
Un rapport de l'Institut National du Cancer enregistre une baisse de 7% du nombre de cas de cancer du sein en 2003. Cette baisse semble liée à l'arrêt du traitement hormonal substitutif par de nombreuses Américaines, après la publication en 2002 de résultats associant hormones et cancer.

Le rapport, présenté jeudi 14 décembre au Symposium sur le cancer du sein de San Antonio (Texas) ne prouve pas qu'il y a bien un lien entre l'abandon par une Américaines ménopausées du traitement hormonal substitutif (THS) qu'elles suivaient jusqu'alors ou qu'elles envisageaient de suivre, mais il le suggère fortement. Le nombre de cas en effet a surtout baissé chez les 50 ans et plus et le déclin est plus marqué pour les types de cancers du sein sensibles aux estrogènes, c'est-à-dire ceux qui sont le plus affectés par la prise d'un traitement hormonal.


Alors que les chercheurs attendaient 200 000 nouveaux cas de cancers en 2003, ils en ont enregistré 14 000 de moins. Tous les registres du cancer sur le territoire américain rapportent une baisse. Le taux est passé de 134 cas pour 100 000 femmes en 2002 à 124 cas pour 100 000 en 2003.
Une étude séparée, conduite par l'American Cancer Society sera prochainement publiée par un journal médical. Elle confirme ces données.L'incidence du cancer du sein a augmenté de 2% par an entre 1990 et 1998 aux USA, puis a commencé de diminuer légèrement.


En juillet 2002, l'étude WHI (Women's Health Initiative Study) a été arrêtée prématurément lorsqu'il s'est avéré que le groupe qui prenait un THS avait plus de cancers du sein et de problèmes cardiovasculaires. Cette étude a donné le signal d'un retournement d'opinion, aussi bien chez les médecins qui jusqu'ici encourageaient les femmes à prendre des hormones, que chez les femmes elles-mêmes. En un an, le nombre de femmes américaines prenant un THS a été divisé par 2.
En France également, cette étude a eu des répercussions sur les comportements. Aujourd'hui, le THS est proposé aux doses les plus faibles et pour des durées les plus courtes possibles.

Le Dr Peter Radvin, du MD Anderson Cancer Center de Houston (Texas), qui présentait jeudi les nouveaux chiffres a jugé que la baisse actuelle des cas de cancer « est si rapide qu'elle conduit à penser que les cancers étaient déjà là et qu'ils ont été arrêtés dans leur croissance au point de non détection. » On sait en effet que le THS provoque moins les cancers du sein qu'il ne les fait se développer. L'arrêt des hormones peut conduire une tumeur à régresser. L'utilisation d'hormones moins dosées a aussi pu jouer un rôle.

Les hormones données aux USA sont pour l'essentiel assez différentes de celles prescrites en France. Les Américaines ont longtemps pris des estrogènes équins tirés de l'urine de jument et de la progestérone de synthèse.

En France, si de nombreuses prescriptions portaient sur des estrogènes et de la progestérone de synthèse, d'autres faisaient appel à des hormones bio-mimétiques, identiques aux hormones naturelles. Selon les résultats de l'étude prospective E3N, ces hormones-là n'augmenteraient pas le risque de cancer.

A découvrir également

Back to top