La prévention vue par les Français

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 25/10/2007 Mis à jour le 15/02/2017

7 Français sur 10 se disent concernés par le surpoids, les maladies cardiovasculaires ou le diabète, mais seuls 14% suivent des comportements de prévention. Celle-ci est vécue encore comme une « contrainte » qui va à l’encontre de la notion de « plaisir ».C'est le résultat d'une enquête Sanofi-Aventis. Détails.

Quels sont les freins à une bonne prévention de sa santé ?

 

Des freins informationnels :

 

Si 67% des Français associent la prévention santé à un « bon » comportement alimentaire, seuls 10% l’associent à l’activité physique régulière. Le message de prévention santé via l’alimentation et l’activité physique n’est pas encore véritablement assimilé. Alors que 52% déclarent faire plus attention qu’avant à leur alimentation, seuls 22% déclarent pratiquer plus régulièrement un sport ou une activité physique. Encore une grande majorité des personnes interrogées n’a pas évalué les risques d’une alimentation déséquilibrée et de la sédentarité, ni celle des bénéfices de la prévention. L’abondance d’informations semble brouiller la communication, voire favoriser les comportements d’évitement.

Privation de plaisir, coût élevé, manque d’idées pour cuisiner, recours aux plats préparés… Difficile de changer d’alimentation ! 47% des Français pensent qu’il est difficile de suivre les « bons » comportements alimentaires.

 

Des freins socio-culturels :

 

29% évoquent une privation de plaisir, 19% une difficulté à changer leurs habitudes. Le coût élevé des fruits et légumes est évoqué par près de la moitié des personnes de classes socioprofessionnelles modestes (employés, ouvriers…). L’alimentation est porteuse de valeurs telles que la vie, la convivialité et l’amour. Ces croyances, habitudes et pratiques, sont en dissonance avec les messages de prévention, dont les bénéfices ne sont alors pas immédiats.

 

Des freins éducationnels :

 

28% des 18-30 ans disent manquer d’idées pour préparer des repas sains et équilibrés, versus 22% des 31-49 ans interrogés. La perte de savoir-faire est accentuée par le manque de repas pris en famille, l’absence d’horaires fixes, chacun mange ce qu’il veut quand il veut…

 

Des freins environnementaux :

 

26% des jeunes de 18 à 30 ans pointent du doigt le manque de temps pour cuisiner, versus 15% des personnes de 31 à 49 ans. 8% des personnes interrogées déclarent ne pas préparer elles-mêmes leur repas, 11% ne pas pouvoir faire les courses autant qu’elles le voudraient. Des horaires de travail parfois décalés et la tendance à « vouloir tout, tout de suite » encouragent une cuisine rapide (micro-onde) et le snacking… C’est le règne du tout prêt.

Manque de temps, de motivation et d’accompagnement pour se mettre au sport

52% des personnes interrogées disent qu’il n’est pas facile de pratiquer une activité physique régulière. 48% mettent en cause le manque de temps pour pratiquer une activité sportive.

 

Des freins motivationnels :

 

30% déclarent manquer de motivation et de courage pour faire du sport. 15% évoquent ne pas pratiquer d’activité physique car personne ne peut les accompagner. Alors que la prévention est synonyme de faire attention à soi, certains individus fragiles psychologiquement s’installent dans une négligence généralisée ou même jouent inconsciemment avec le risque. Ils ne réagissent que lorsque l’accident de santé survient.

 

Varier les plaisirs avec une alimentation équilibrée

 

Apprendre à se nourrir différemment

 

Si changer est difficile, modifier de façon durable ses habitudes alimentaires l’est encore plus car se nourrir dépasse largement le simple besoin physiologique.

Les Français n’ont pas une vision claire de leur alimentation : beaucoup de pratiques alimentaires ont changé sans que nos compatriotes en prennent totalement conscience. Ainsi, si 65% déclarent manger des hors d’oeuvre, seulement 35 % en consomment réellement. Ce décalage entre attachement aux habitudes alimentaires et la réalité rend difficile la mise en oeuvre du changement.

 

Les bénéfices à court et long terme d’une alimentation adaptée

 

Les études scientifiques le confirment : une alimentation variée, équilibrée et adaptée à l’âge et au mode de vie, contribue à rester en bonne santé et à protéger de certaines pathologies.

- Les fruits et les légumes (minéraux, vitamines, fibres, antioxydants..) sont des aliments de choix notamment dans la lutte contre l’obésité et la prévention du diabète. Ils ont également un effet protecteur prouvé vis-à-vis des maladies cardiovasculaires et, dans une moindre mesure, de certains cancers.

- Le pain, s'il bénéficie d'un index glycémique bas, c'est-à-dire s'il est complet, issu d'un mélange de céréales, et au levain apporte des protéines végétales, des fibres, des antioxydants et une énergie qui préserve le niveau de sucre sanguin. Le choix des glucides devrait se faire sur la base de leur index glycémique et de leur charge glycémique.

- Les viandes, les volailles, et les oeufs d'animaux nourris de manière adéquate (par exemple, lin, riche en acides gras polyinsaturé soméga-3), les poissons procurent des protéines, des vitamines et des minéraux. Les graisses contenues dans le poisson (oméga-3) jouent un rôle favorable dans la prévention des maladies cardiovasculaires ou de certains cancers.
- Les laitages ne sont pas indispensables, mais peuvent figurer à dose modérée (1 à 2 par jour) dans l'alimentation, si on tolère le lactose qu'ils renferment et leurs protéines à l'origine d'allergies et probablement dans certains cas, de maladies auto-immunes.

 

Les bénéfices à court terme :

 

Sur le métabolisme :

• Le taux de mauvais cholestérol (LDLc) diminue, celui du bon cholestérol (HDLc) augmente.

• Le taux de glycémie (concentration de sucre dans le sang) s’abaisse.

• Les besoins journaliers en glucides, lipides, protéines, vitamines et minéraux sont comblés pour un meilleur équilibre de l’organisme.

• L’aide à la perte de poids (perte des graisses corporelles et abdominales) et à la prévention de la reprise de poids.

Sur le plan du bien-être et de l’estime de soi

• Les sensations de faim et de satiété sont mieux perçues, ce qui contribue à un meilleur contrôle du comportement alimentaire.

 

Les bénéfices à long terme :

 

- Diminution des risques :

• d’infarctus du myocarde,

• d’accident vasculaire cérébral,

• d’hypertension artérielle,

• de chutes,

• d’ostéoporose,

• de troubles neurologiques.

- Amélioration :

• de la fonction cardiaque,

• de la digestion,

• du système immunitaire,

• de la qualité de vie ; elle progresse notamment grâce à une amélioration de la capacité physique (énergie, augmentation de la masse musculaire) et des fonctions cognitives.

- Prévention :

• du développement du syndrome métabolique, du diabète,

• du développement d’une hypertension artérielle,

• des maladies articulaires chroniques.

 

Garder la forme en pratiquant une activité physique régulière

Les bonnes raisons de se bouger !

La pratique d’une activité physique régulière permet de bénéficier d’un certain nombre de bienfaits sur le plan de la santé. « L’organisme réagit différemment en fonction de la durée et de l’intensité de l’effort. Une activité physique qui, telle la marche soutenue, fait appel à l’endurance, n’aura pas le même impact cardiovasculaire qu’un exercice brusque et intense ». explique le Dr Alain Ducardonnet, cardiologue et médecin du sport.

 

Quels bénéfices santé peut-on attendre de l’activité physique et sportive en endurance ?

 

 

Sur l’appareil cardiovasculaire :

 

- Le coeur apprend à s’économiser. En pratique, l’entraînement régulier permet d’abaisser la fréquence cardiaque au repos. A niveau d’effort identique, on acquiert une réserve d’énergie plus importante ce qui permet de poursuivre une activité physique plus longtemps, de s’essouffler moins rapidement et de mieux récupérer après l’effort.

- Le coeur devient moins sensible au stress. Le taux moyen de catécholamines (hormones de stress) s’abaisse. Les palpitations et les sensations d’emballement de la fréquence cardiaque se font moins nombreuses.

- La pression artérielle tend à s’équilibrer, notamment pour les personnes souffrant d’hypertension artérielle légère à modérée.

- La surface capillaire d’échange entre le sang et les muscles se développe. Mieux irrigués, ces derniers sont capables de fournir des efforts plus importants. La diminution des résistances périphériques a également un effet bénéfique sur la pression artérielle.

 

Sur le métabolisme :

 

- La glycémie à jeun s’abaisse. Lors d’une APS d’endurance, les cellules se « nourrissent » du sucre circulant dans le sang. De ce fait, l’activité physique fait aujourd’hui partie du traitement du diabète, en particulier chez le sujet jeune.

- Le taux de mauvais cholestérol diminue, celui du bon cholestérol augmente.

- Associée à un régime adapté, l’activité physique a un effet stabilisateur sur le poids.

 

Sur l’appareil locomoteur :

 

- L’entraînement permet de lutter contre la déperdition de la masse musculaire liée notamment à l’âge.

- La masse osseuse tend à augmenter et son architecture est conservée

- La souplesse articulaire conservée.

 

Sur le plan neurologique :

 

- Les principales fonctions (équilibre, adresse, vigilance) restent en éveil.

 

Sur le plan du bien-être :

 

- Les endorphines produites pendant l’effort sont responsables de certains effets euphorisants ou diminuant les sensations douloureuses.

 

L’atelier activité physique : passer à l’action !

 

Pour entretenir le système cardiovasculaire, il faut sortir de chez soi, bouger, marcher, courir… Seuls les exercices de force et d’étirements peuvent être pratiqués à la maison ou au bureau.

La recommandation du PNNS de 30 mn de marche active par jour (= 10 000 pas à comptabiliser avec un podomètre), peut être complétée, déclinée, optimisée par la pratique d’une (ou plusieurs) activité(s) physique(s) ou sportive.

Tous les sports à base de course (sports collectifs, de raquette, …) ou d’opposition comme les sports de combat, ont des effets cardio- vasculaires très intéressants. L’aviron et le ski de fond sont les sports les plus bénéfiques dans ce domaine.

 

Combien de temps faut-il s’entraîner ?

 

La durée de l’entraînement est conditionnée par son intensité. C’est une lapalissade, mais plus on va lentement plus il faut marcher, courir ou pédaler longtemps. Mais quelle que soit la forme choisie, elle est efficace à tous les coups. On conseille généralement 30 mn par jour (= 10 000 pas) que l’on peut faire d’une seule traite ou en fractionnant l’effort. - 30 mn de marche - Ou 30 mn en alternant marche et course - Ou 30 mn de course à allure lente : type footing - Ou 30 mn de course en alternant allure lente et rapide : fractionné

 

Comment doser son effort ?

 

« Il faut privilégier la sensation d’aisance respiratoire. Marchez vite, trottinez ou courez mais essayez de rester en équilibre respiratoire c’est-à-dire juste en dessous de l’essoufflement, en mesure de parler avec un partenaire qui marche ou court avec vous. Cet état d’équilibre respiratoire vous permettra de prolonger votre effort le plus longtemps possible et d’être d’autant plus efficace. » précise Paul Alart, Directeur SUAPS (Université René Descartes Paris).

Important : dans tous les exercices d’étirement, il faut absolument respecter la douleur qui nous donne la limite de nos possibilités du moment et ne jamais donner d’à-coups qui fragilisent le muscle et les tendons.

 

Source:

Enquête Research International / Sanofi-aventis « Les Français face à la prévention » réalisée auprès d’un échantillon de 978 personnes représentatif de la population française. Octobre 2007.

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