Le Botox n’est pas sans risque

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 11/07/2007 Mis à jour le 21/11/2017
D’après un communiqué de l’Afssaps, la diffusion de la toxine botulinique en dehors du site d’injection peut être à l’origine de problèmes graves.

Selon un communiqué de l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps), plusieurs cas d’effets indésirables liés à la diffusion de la toxine botulique (le principe actif du fameux Botox) ont été rapportés dernièrement. Ces effets, même s’ils sont rares, ne seraient pas anodins.

A l’origine, la toxine botulique est une substance sécrétée par Clostridium Botulinum, la bactérie responsable du botulisme, une intoxication alimentaire qui fait suite à la consommation de conserves mal stérilisées et responsable de paralysies musculaires. La toxine agit en bloquant la libération d’acétylcholine, un messager qui permet normalement aux nerfs de commander la contraction des muscles.

Depuis quelques années, la toxine botulique est utilisée en milieu médical pour bloquer spécifiquement des muscles notamment ceux qui sont impliqués dans l’apparition des rides du visage (pattes d’oie, rides du lion…).  Mais d’autres utilisations existent. Le Botox et le Dysport sont par exemple indiqués dans le traitement de différentes maladies telles la « spasticité », une maladie neurologique qui provoque des mouvements réflexes involontaires, le blépharospasme, des contractions involontaires des muscles des paupières ou encore les spasmes hémifaciaux. Avec une 3ème spécialité Neurobloc, ces deux médicaments sont aussi indiqués pour soulager les torticolis. Botox est également indiqué pour traiter les problèmes de transpiration excessive (hyperhydrose axillaire sévère). Le Vistabel, une 4ème spécialité à base de toxine botulique, est en revanche réservée aux spécialistes en chirurgie plastique et oculaire.

Il semblerait que lors de l’utilisation de ces produits, la diffusion de toxines en dehors du site où elles sont censées agir soit à l’origine de trois problèmes potentiellement graves : la « dysphagie », un problème de gêne ou de blocage lors de la déglutition, la « pneumopathie d’inhalation » une fausse route au cours de laquelle il y a pénétration du contenu gastrique ou d'autres substances étrangères dans les voies respiratoires et enfin la faiblesse musculaire excessive.

A la suite de l’évaluation des risques associés à l’utilisation des médicaments contenant de la toxine botulique, l’Agence européenne du médicament (EMEA) a décidé de renforcer les précautions d’emploi et de compléter la liste des effets indésirables de ces médicaments. D’après cette information, les patients et leur entourage devront désormais être informés du risque de diffusion de la toxine et de la nécessité d’une prise en charge médicale en cas de troubles de la déglutition, du langage ou de troubles respiratoires. Par ailleurs, les recommandations concernant l’utilisation et les risques des 4 produits Botox, Dysport, Neurobloc et Vistabel ont été modifiés.

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