L'éléctricité fait des miracles

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 02/08/2007 Mis à jour le 06/02/2017
Des stimulations sortent un homme d’un état de conscience minimale.

Un homme de 38 ans, plongé depuis 6 ans dans un état de conscience minimale suite à un traumatisme crânien, est redevenu capable de parler et de manger. Miracle ? Pas à proprement parler. Plutôt le fruit du travail d’une équipe de neurologues du Weil Cornell Medical College de New York dont les résultats viennent d’être publiés dans la revue Nature. C’est en effet grâce à un système de stimulation électrique du cerveau que ces chercheurs sont parvenus à remettre la machine cérébrale de leur patient en route.

L’état de conscience minimal est différent du coma ou de l’état végétatif avancé. Les personnes qui en sont victimes sont généralement capables de montrer des signes évidents de vie tels que des réveils épisodiques ou des « comportements organisés » occasionnels. Il subsiste cependant chez eux un « profond déficit de conscience » peut-on lire dans l’article deNature.

Selon un des auteurs, le Dr Joseph Giacino, avant les stimulations, les capacités de communication du patient miraculé « se limitaient à de légers mouvements de l’œil ou du doigt. Il se sert à présent régulièrement de mots, de gestes et répondrait rapidement aux questions. Il serait également capable " de mâcher, d’avaler sa nourriture et n’a plus besoin d’une nourriture artificielle » poursuit le chercheur.

Le principe de ces stimulations ? Des électrodes sont implantées dans une zone précise du cerveau et connectées à une batterie placée dans la poitrine, sur le principe d’un pacemaker cardiaque. Cette technique, déjà utilisée pour soigner la maladie de Parkinson, a été testée pendant 6 mois en double aveugle sur ce patient en état de conscience minimale. Ce dernier a subit une alternance de périodes où l’appareil fonctionnait et d’autres durant lesquelles il ne fonctionnait pas de manière à ce que ni le patient, ni les médecins ne sachent quand avaient lieu les périodes de stimulation.

L’analyse du comportement du patient aux cours des 6 mois montre que c’est bien lorsque les stimulations avaient lieu qu’il voyait ses capacités à se nourrir et à communiquer s’améliorer. Encore mieux : les acquis semblaient se maintenir durant les phases d’interruption, ce qui, pour les chercheurs est très encourageant.

Si ce résultat était reproduit sur d’autres patients, « ce succès ouvrirait une nouvelle ère dans le traitement de patients en état de conscience minimale » ont déclaré les auteurs dans un communiqué. En attendant, ceux-ci se sont remis au travail. Ils poursuivent leur essai clinique initialement prévu pour tester la technique sur 12 personnes en état de conscience minimale.

Véronique Molénat

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