L’endurance décuplée grâce à une pilule

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 04/08/2008 Mis à jour le 06/02/2017
Des chercheurs viennent de découvrir une substance qui augmente les capacités d’endurance de 70%. En tout cas chez les souris !

Des chercheurs de l’Institut Salk (Californie) viennent de découvrir par hasard ce qui pourrait être le produit dopant de demain. Le médicament GW1516, originalement prévu pour traiter des désordres métaboliques, permettrait d’obtenir des effets bien supérieurs à ceux de l’entraînement. Il suffirait de prendre cette petite pilule magique et de faire un peu d’exercice pour être très endurant.

Ronald Evans et ses collaborateurs ont testé le GW1516 sur des souris présentant un ensemble de dérèglements métaboliques comme l’obésité, le diabète de type 2… etc. Ils ont donné du GW1516 à ces souris pendant 5 semaines dans le but de leur faire perdre du poids. Sans résultat.

Les chercheurs ont ensuite réitéré l’expérience sur des souris qui faisaient de l’exercice. A la grande surprise des chercheurs qui s’attendaient seulement à une perte de poids et à une diminution du sucre sanguin, la capacité d’endurance des souris a augmenté de manière très importante avec une augmentation des fibres musculaires de l’endurance de 38%. Les souris « dopées » au GW1516 ont donc pu courir plus longtemps que leurs congénères mais surtout sur de plus longues distances (+70%) que les souris qui s’entraînaient mais ne recevaient pas de GW1516.  

Par le passé, les scientifiques avaient réussi à mettre au point des souris génétiquement modifiées capables de courir deux fois plus vite que leurs congénères "normales". Le GW1516 aurait les mêmes effets que cette modification génétique en décuplant la production d’ATP, la source biologique d’énergie du muscle.

Le GW1516 n’est pas encore disponible à la vente car, même si les scientifiques reconnaissent que c’est une pilule potentiellement intéressante, elle n’a pour l’instant été testée que sur un petit groupe de souris et jamais sur les hommes. Et si les athlètes olympiques en profitaient ? Ronald Evans n'exclut pas que le GW1516 ait pu parvenir entre des mains inappropriées. Et, souligne-t-il, « aucun test de contrôle ne sera disponible pour les Jeux de Pékin ». Les auteurs de l’étude planchent aujourd’hui pour développer un test afin de détecter l’utilisation de GW1516 comme dopant.

Malachy McHugh, Ph.D., director, research, Nicholas Institute of Sports Medicine and Athletic Trauma, Lenox Hill Hospital, New York City; July 31, 2008, Cell, (01/08/2008, L.J.S.)

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