Les emballages sous surveillance

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 20/02/2007 Mis à jour le 21/11/2017
Ils sont là pour protéger et conserver les aliments. Pourtant, de nombreux additifs, contenus dans les matériaux de conditionnement, peuvent se déliter et se mélanger à la nourriture.

L’industrie agro-alimentaire se fait généralement assez discrète à ce sujet et il existe très peu de contrôles post-emballage. Une équipe de chercheurs européens vient de mettre au point un modèle mathématique qui permet d'identifier combien de ces composés aboutissent dans notre alimentation.

Pour concevoir le programme de test, les scientifiques se sont servis d’études concernant de véritables aliments et non sur les produits habituellement employés dans ce type d’essais comme l’huile d’olive ou l’acide acétique. En effet, ils ne permettent pas de tirer de conclusions sur les aliments solides. Les ingénieurs ont donc développé différents modèles à partir de ces données. L'un d'entre eux montre la façon dont se déplacent les additifs dans le plastique. Un autre indique combien de ces substances migrent du matériau d'emballage plastique vers l'aliment, le fromage par exemple. Une troisième simulation met en relief la manière dont les produits se dispersent dans l'alimentation.

Ces différentes mesures permettent de mieux comprendre et surveiller la diffusion des substances toxiques dans les denrées alimentaires en tenant compte de leur structure (teneur en matières grasses et consistance) mais également du type de matériau d'emballage plastique utilisé, des différents composants et de la quantité moyenne de cet aliment qu'avalent réellement les consommateurs. La mise en œuvre de ce programme de modélisation (1) permettra de sécuriser un peu plus l’alimentation des européens.

Ce projet aboutit quelques mois après l’adoption, par l’union européenne, de la directive concernant l'enregistrement, l’évaluation et l’autorisation des produits chimiques (REACH). La nouvelle norme vise à la suppression progressive dans la communauté européenne des substances chimiques les plus toxiques : pour ce faire, la charge de la preuve de l'innocuité des produits chimiques couramment utilisés est inversée : il appartiendra à l'industriel de démontrer que la substance utilisée est sans danger pour l'homme et la nature. Elle devrait obliger les fabricants à faire des études sur les risques sanitaires sur la santé humaine et sur l'environnement de leurs molécules chimiques avant d'être mises sur le marché.

J.I.

(1) Le descriptif du projet est accessible sur internet à l’adresse suivante : http://www.foodmigrosure.com.

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