Les Français ont du mal à parler de la dépression

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 19/10/2007 Mis à jour le 06/02/2017
1 dépressif sur 3 se serait senti abandonné par ses proches

Près d’un Français sur cinq aurait souffert d’une dépression au cours des trois dernières années. Parmi les personnes déprimées, une sur trois se serait sentie abandonnée par ses proches. C’est ce que révèle une étude menée par le CREDOC sur le thème « Les liens familiaux à l’épreuve de la dépression. »

La dépression se caractérise par de la tristesse, un manque d’entrain, de la fatigue, des crises de larmes, de l’anxiété, des troubles du sommeil ou un manque d’appétit. Elle peut toucher n’importe qui à un moment de sa vie. Parce que la souffrance qui y est associée est très subjective, il est difficile d’en mesurer la prévalence dans la population. D’autant plus que ce mal-être est souvent considéré par les personnes qui en souffrent comme une faiblesse ou, pire encore, comme une maladie honteuse.

Ainsi, il semblerait que la dépression reste un sujet tabou en France. Si l’enquête du CREDOC montre une forte solidarité familiale, elle révèle aussi la difficulté de parler de son mal-être à son entourage : 54% des personnes qui ont connu un épisode de déprime disent qu’il n’a pas été facile d’en parler à leur proche et 42% que les membres de leur famille n’ont pas du tout ou pas tout de suite compris qu’elles étaient déprimées. Pire encore : 32% d’entre-elles se sont senties abandonnées par certains membres de leur famille et 15% disent n’avoir été soutenues par personne.

Ce sont les plus jeunes qui semblent le plus souffrir de ce vide affectif. 67% des 15-24 ans déclarent qu’il n’a pas été facile de parler de leurs souffrances et 52% ont eu l’impression de ne pas être compris.

Dans un cas sur trois, toutes classes d’âge confondues, les personnes dépressives se sont senties jugées par un entourage qui avait tendance à associer leur malaise à un manque de volonté, une faiblesse ou à une tendance à la victimisation. Les jeunes sont une fois encore les premiers à se plaindre de leur entourage avec près de la moitié des 15-24 ans déclarant que leur famille leur a fait plus de mal que de bien alors qu’ils étaient déprimés.

Ces résultats montrent tout de même que dans la majorité des cas, la famille joue un rôle de réconfort et d’apaisement des souffrances. Mais la dépression met aussi les liens familiaux à dure épreuve, car elle est associée à des difficultés de communication, à la peur d’être jugé ou au sentiment d’abandon.  Dans 55% des cas, les personnes qui ont traversé une période de déprime se sentent aujourd’hui plus proches de leur famille. C’est en particulier le cas des personnes qui sont mariées (64%) mais beaucoup moins de celui des plus jeunes de 15 à 24 ans (43%) ni des personnes âgées de plus de 70 ans (44%).

Véronique Molénat

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