Lyme : procès en appel pour Viviane Schaller et Bernard Christophe

Par Thierry Souccar - Journaliste et auteur scientifique, directeur de laNutrition.fr Publié le 07/10/2016 Mis à jour le 10/03/2017
Ces deux lanceurs d'alerte sont poursuivis pour avoir pratiqué des protocoles non homologués de diagnostic et de traitement de la maladie de Lyme transmise par les tiques

Le procès en appel de Viviane Schaller et Bernard Christophe s'est ouvert aujourd'hui à Colmar. Ils sont poursuivis pour avoir mis en œuvre des méthodes alternatives aux protocoles officiels pour détecter et soigner la maladie de Lyme transmise par les tiques.

Viviane Schaller, 68 ans, se voit reprocher d'avoir, dans son laboratoire d'analyses biologiques de Strasbourg, mis au point et utilisé pendant des années un protocole de dépistage de la maladie non homologué. Elle s’en est expliqué dans Maladie de Lyme, l’épidémie qu’on vous cache. On l’accuse de s'opposer au consensus de 2006 qui veut qu'en cas de test ELISA négatif, on en reste là. Or Viviane Schaller faisait alors pratiquer un autre test, plus sensible, le Western Blot, que les autorités sanitaires réservent aux Elisa positifs. « Le test ELISA n'étant pas fiable, son résultat est forcément douteux, » dit-elle. Grâce à son protocole, elle a pu identifier une infection chez des patients symptomatiques, mais dont les tests Elisa étaient pourtant négatifs. Ces patients ont pu se faire soigner, mais le laboratoire Schaller a été fermé sur décision des autorités sanitaires.

Lire l'interview de Viviane Schaller

Aujourd’hui, la plupart des spécialistes de la maladie de Lyme s’accordent avec elle pour dire que les tests officiels sont inadaptés et ne permettent de détecter qu'une faible proportion des cas de Lyme. 

Bernard Christophe, 67 ans, lui aussi pharmacien, est poursuivi pour avoir fabriqué et commercialisé hors du cadre réglementaire un remède à base d'huiles essentielles contre la maladie de Lyme, baptisé "Tic Tox". Là encore, de nombreux travaux montrent l’intérêt des huiles essentielles dans le traitement de Lyme.

Lire l'entretien avec Judith Albertat, auteure de "Lyme, les solutions naturelles"

Soutenus par des milliers de patients et les associations de malades, tous deux ont été condamnés en première instance, en novembre 2014 à neuf mois de prison avec sursis et à d'importantes indemnités par le tribunal correctionnel de Strasbourg. 

I estiment avoir été condamnés pour avoir dénoncé le "déni" par les pouvoirs publics de cette maladie potentiellement très invalidante quand elle prend une forme chronique. "J'ai mis le doigt sur une anomalie, ça dérange", avait alors commenté Mme Schaller. 

Ce nouveau procès survient alors que le gouvernement vient d'annoncer, fin septembre, un "plan national" pour améliorer la prise en charge de la maladie de Lyme, qui met notamment l'accent sur le développement de nouveaux tests de diagnostic.

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