Médicaments anti-obésité : prudence

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 08/01/2007 Mis à jour le 06/02/2017
Les médicaments destinés à lutter contre obésité sont-ils totalement inoffensifs ? Pas si sûr… Dans une étude publiée dans la célèbre revue médicale britannique The Lancet, des chercheurs canadiens estiment que ces médicaments doivent encore prouver que les bénéfices sur la santé sont supérieurs aux risques éventuels.

Il existe trois médicaments contre l'obésité qui sont déjà commercialisés ou sur le point de l'être : l’orlistat (nom commercial : Xenical), la sibutramine (nom commercial : Sibutral) et le rimonabant (nom commercial : Acomplia).

Lors des essais cliniques, ces médicaments ont bel et bien entraîné une perte de poids : 3 kilos en moyenne pour Xenical et 4 à 5 kilos pour Sibutral et Acomplia.

Les auteurs pointent cependant du doigt ces essais. Motif ? « Le manque de résultats concernant leurs effets sur la mortalité et la morbidité cardiovasculaires est une des plus grandes lacunes », soulignent les docteurs Raj Padwal et Sumit Majumdar.

En effet, ces médicaments ne sont pas dépourvus d’effets indésirables. L’orlistat peut provoquer des effets secondaires gastro-intestinaux tandis que la sibutramine entraîne parfois une hypertension accompagnée d’insomnie et de nausées. Le rimonabant, quant à lui, est susceptible de provoquer des nausées, des vertiges et des diarrhées et ses effets indésirables peuvent même aller jusqu’aux troubles psychiques comme la dépression.

Ces risques éventuels sont-ils contrebalancés par l’amélioration de l’état de santé liée à une perte de poids ? D’après les auteurs, ça n’est pas prouvé. « Il faudrait exiger des essais cliniques susceptibles de démontrer des réductions importantes de la mortalité et de la morbidité liées à l'obésité », soulignent-ils.

Avec plus de 300 millions de personnes souffrant d'obésité dans le monde, « le développement de médicaments efficaces et sans danger devrait être une priorité », estiment les auteurs.

Lancet, January 6, 2007

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