Travailler plus pour... devenir dépressif

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 26/01/2012 Mis à jour le 10/03/2017
Trop travailler multiplie le risque de dépression par plus de 2.

Qui ne se souvient pas de cette citation d'Henri Salvador : "Le travail c'est la santé, ne rien faire c'est la conserver." Oui mais voilà, en cette période de campagne électorale, on se rappelle aussi : "Travailler plus pour gagner plus."

Une collaboration entre des chercheurs Anglais, Finlandais et Canadiens a souhaité éclaircir le lien entre le travail et le risque de dépression majeure. Ils ont utilisé les données d'une vaste étude Anglaise, the Whitehall II study, qui a suivi 1626 hommes et 497 femmes âgés de 47 ans en moyenne pendant plus de 6 ans.

En examinant les fiches de santé des participants et sans tenir compte des personnes qui avaient déjà une maladie psychiatrique ou un problème psychologique au début de l'étude, les chercheurs constatent que les personnes qui travaillent environ 11 heures par jour ont un risque de dépression sévère multiplié par 2,43 en comparaison avec les personnes qui travaillent 7 à 8 heures par jour. Un chiffre impressionnant. De plus les chercheurs notent que la corrélation statistique n'est pas modifiée même lorsque l'on tient compte de paramètres connus pour affecter le risque de dépression comme la santé physique, l'utilisation de la cigarette, la consommation d'alcool, la difficulté du métier ou le tissu social au travail, indiquant ainsi un lien fort avec le temps de travail lui-même.

De précédentes études ont déjà montré que l'excès de travail perturbe les fonctions mentales comme les facultés de raisonnement (1) mais a aussi tendance à provoquer des troubles du sommeil (2).
En définitive, il semble que l'adage puisse devenir "Travailler plus pour gagner plus, avant de tomber malade."

Références: (1): Virtanen M, Singh-Manoux A, Ferrie JE, Gimeno D, Marmot MG, et al. Long working hours and cognitive function: the Whitehall II Study. Am J Epidemiol 169: 596–605.

(2): Virtanen M, Ferrie JE, Gimeno D, Vahtera J, Elovainio M, et al. Long working hours and sleep disturbances: the Whitehall II prospective cohort study. Sleep 32: 737–745.

Marianna Virtanen, Stephen A. Stansfeld, Rebecca Fuhrer, Jane E. Ferrie, Mika Kivimäki. Overtime Work as a Predictor of Major Depressive Episode: A 5-Year Follow-Up of the Whitehall II Study. PLoS ONE, 2012; 7 (1): e30719.

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