Votre corps souffre au travail

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 09/02/2010 Mis à jour le 06/02/2017
Actualité

Douleurs cervicales, souffrances articulaires, tendinites : les troubles musculo-squelettiques augmentent depuis 10 ans du fait du rythme toujours plus soutenu de l'organisation du travail, selon l'Institut national de veille sanitaire (InVs).

Si votre travail est une source de souffrance physique, vous faites peut-être partie des milliers de personnes souffrant de troubles musculo-squelettiques (TMS). D’après le dernier bulletin de l’Institut national de veille sanitaire, ces TMS sont en augmentation depuis 10 ans.

Les TMS, c’est quoi ? C’est la tendinite à l’épaule que va développer la caissière à force de passer les articles sur le tapis. C’est la raideur dans la nuque de l’employé qui garde la tête penchée sur son bureau toute la journée. C’est la douleur dans les doigts de l’ouvrier qui visse des petites pièces à longueur de semaine. Bref : ce sont toutes les douleurs liées généralement à des gestes répétitifs ou à des mauvaises positions adoptées au travail.

Les TMS se traduisent en général par des douleurs et une gêne fonctionnelle. Parmi les plus fréquents, on peut citer le syndrome du canal carpien, qui touche le poignet, les tendinopathies de la coiffe des rotateurs, qui concernent l'épaule, l'épicondylite latérale du coude, les lombalgies, les cervicalgies.

Des douleurs qui coûtent cher

Selon plusieurs études publiées dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire de l'InVS, près de 40 000 personnes souffrant de TMS ont été indemnisées en 2008 par le Régime général de la sécurité sociale, pour un coût de près de 800 millions d'euros.

En 2006, les TMS des membres et les lombalgies représentaient 79,5 % des maladies professionnelles reconnues par le Régime général avec 37 856 cas. Les TMS constituent la première cause de journées de travail perdues du fait des arrêts de travail, avec la perte, en 2006, de plus de 7 millions de journées de travail.

Un programme de suivi de 3 710 salariés âgés de 20 à 59 ans, vus par 83 médecins du travail, mis en place dans les Pays de la Loire entre 2002 et 2004, a permis de mesurer la prévalence des TMS. 15 % des femmes et 11 % des hommes travaillant en entreprise souffraient d'un TMS du membre supérieur, le plus souvent pour des raisons professionnelles.

« Les modes d'organisation du travail identifiés par les scientifiques comme délétères pour la santé des travailleurs ne semblent pas avoir été sensiblement modifiés ces dix dernières années », explique Ellen Imbernon, directrice du département santé travail de l'Invs. Ils ont même pu empirer, « avec un rythme plus soutenu et des cadences plus élevées », note Catherine Ha, du même département.

Travail sur écran

Les facteurs biomécaniques (mouvements en force, postures extrêmes, répétitivité élevée) ainsi que les contraintes psychosociales (forte demande, faible latitude décisionnelle...) jouent un rôle important dans la survenue des TMS.

Certaines catégories de travailleurs sont particulièrement concernées, par exemple, pour le syndrome du canal carpien, les agricultrices, vendeuses, ouvrières de l'électronique, et, chez les hommes, les jardiniers, maçons, cuisiniers... Les travailleurs intérimaires, soumis à des rythmes de travail souvent plus durs, sont particulièrement à risque mais, en général plus jeunes, n'en souffrent pas plus que les autres.

À peu près stable sur dix ans, la manutention manuelle concerne 40 % des salariés (construction, commerce de détail, santé...). Un peu plus du quart des travailleurs restent debout 20 heures ou plus par semaine.

De 1994 à 2003, selon une enquête nationale, le travail sur écran, et les contraintes physiques qu'il implique, est monté en puissance, puisque 22 % des salariés y consacrent au moins 20 heures par semaine. Mais, souligne Catherine Ha, « remédier à ces contraintes est relativement simple, avec des progrès en ergonomie du poste de travail ».

Grâce à un programme d’exercices correctifs ciblés, 20 minutes par jour suffisent pour ne plus souffrir. Christophe Carrio, auteur d’« Un corps sans douleur » ( LIRE UN EXTRAIT ICI >>), vous aide à adopter la bonne posture devant un ordinateur.

A découvrir également

Back to top