Pierre Césarini : être plus responsable face au soleil

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 16/06/2006 Mis à jour le 10/03/2017
Les Français sont de mieux en mieux informés des risques liés à une exposition au soleil. Pour Pierre Cesarini, directeur de l’association Sécurité Solaire, les mentalités doivent encore évoluer.

Les Français se comportent-ils mieux vis-à-vis du soleil ?

Quelques éléments nous permettent d’être optimistes. Les Français connaissent de mieux en mieux les dangers liés au soleil. Ils achètent plus de tee-shirts anti-UV. Ces produits ont montré une réelle efficacité en terme de protection solaire. Ces tee-shirts n’existaient pas il y a dix ans, ils étaient chers il y a cinq ans mais aujourd’hui on en trouve un peu partout à des prix abordables. Les gens achètent également de plus en plus de crèmes, avec des indices de protection de plus en plus élevés. Et plus de lunettes, notamment pour les enfants.

Mais je reste très prudent. Les enfants et les ados se servent peut-être de leurs lunettes comme d’un serre-tête et les plages ne se vident pas entre midi et seize heures.

Pourquoi les gens continuent-ils de s’exposer à ces heures dangereuses ?

On veut montrer qu’on est en vacances. Mais les mentalités commencent à changer. En Australie, les campagnes de prévention ont donné de bons résultats. Là-bas, les UV sont forts et les peaux sont sensibles. Il y a donc beaucoup de cancers. Mais, grâce aux programmes de sensibilisation le nombre des mélanomes et la mortalité baissent. Pour les Australiens, être bronzé n’est plus du tout un objectif. Il faudrait qu’il en soit de même pour les Français ! Pour cela, quelques décennies seront certainement nécessaires.

Quels conseils donneriez-vous à ceux qui se préparent à partir en vacances ?

Mon premier conseil est de savoir identifier les situations à risque. Les gens doivent comprendre que quand leur ombre est plus courte qu’eux, c’est que le soleil frappe trop fort. Si on ne se met pas au soleil entre midi et seize heures, on évite une grande partie des soucis. Ensuite, je leur conseille de choisir une bonne panoplie. Pas qu’une crème, qu’un parasol ou qu’une paire de lunettes. Les stratégies doivent être multiples.

Une alimentation riche en antioxydants, voire un complément d’antioxydants si l’alimentation n’est pas suffisante, peut être utile. Je recommande enfin aux parents de donner le bon exemple à leurs enfants… Et de bien les protéger.

Faut-il selon vous ne plus s’exposer au soleil ?

Surtout pas ! Il faut vivre en plein air.

Contrairement au tabac, la petite dose de soleil n’est jamais déconseillée. On ne doit se priver de rien mais on doit faire attention. Il faut simplement être conscient qu’il y a trois fois plus d’UV à 14 heures qu’à 10 heures.

Quels sont les objectifs de votre association Sécurité Solaire ?

La Sécurité Solaire, qui est centre collaborateur de l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé, ndlr), existe depuis 12 ans et a pour mission l’éducation solaire au sens large. Nous devons notamment promouvoir et diffuser l’index UV, index qui exprime l'intensité du rayonnement

UV et donc le risque qu'il représente pour la santé. Au début, les gens confondaient parfois cet index avec l’indice de protection des crèmes solaires mais aujourd’hui, plus de

90 % des personnes ont compris qu’il s’agit d’une échelle de risque. Notre deuxième axe de travail concerne les enfants. Nous avons lancé un programme, Vivre avec le soleil, à l'école et au centre de loisirs afin de sensibiliser les plus jeunes aux différents dangers.

Propos recueillis par Clémence Lamirand

A découvrir également

Back to top