Du lycopène contre le cancer du côlon

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 27/02/2008 Mis à jour le 06/02/2017
Le lycopène, un antioxydant présent notamment dans les tomates, pourrait réduire le risque de cancer du côlon, selon une étude néerlandaise.

Le lycopène, plus connu pour prévenir le cancer de la prostate, pourrait également s’avérer utile dans la prévention du cancer du côlon. C’est ce que révèle une nouvelle étude publiée dans l’American Journal of clinical Nutrition.

Comment le lycopène agit-il contre le cancer du côlon ? Il pourrait diminuer le niveau d’une hormone impliquée dans le développement des tumeurs : l’IGF, pour insulin-like growth factor.

Les IGF sont des puissants facteurs de croissance qui stimulent la multiplication des cellules et peuvent augmenter le risque de développer un cancer, notamment un cancer du côlon. Dans l’organisme ces IGF existent sous deux formes : soit ils circulent librement dans le sang, ce sont les IGF libres, soit ils sont liés à une protéine de transport appelée IGFBP (insulin-like growth factor binding protein). Seuls les IGF sous forme libre ont la faculté de stimuler la croissance des cellules, ceux qui sont couplés à leur protéine de transport sont inactifs.

C’est justement à ce niveau qu’intervient le lycopène. Notre antioxydant provoque une augmentation de la quantité de protéines de transport des IGF, les IGFBP. Comme il y a davantage de protéines de transport, davantage d’IGF peuvent s’y fixer. Conséquence : la quantité d’IGF libres diminue, ce qui diminue également le risque de cancer.

Pour mener à bien leur étude, les chercheurs ont recruté 40 hommes et 31 femmes ayant des antécédents familiaux de cancer colorectal. Ces derniers ont reçu tous les jours soit un supplément de 30 mg de lycopène, soit un placebo. Au bout de 8 semaines de ce régime les chercheurs ont prélevé des échantillons de sang pour doser la quantité d’IGF et d’IGFBP.

Résultat : les volontaires ayant reçu le lycopène ont vu leur concentration d’IGFBP augmenter jusqu’à 20 % selon le type de protéine de transport. Et qui dit davantage d’IGFBP dit moins d’IGF libre et moins de risque de cancer colorectal. Seul bémol : la mesure des taux d’IGF libre n’a pas montré de différence entre le groupe lycopène et le groupe témoin.

« C’est cependant la première étude à démontrer qu’une supplémentation en lycopène augmente le taux d’IGFBP », déclare Alina Vrieling qui rajoute que « le lycopène pourrait permettre de réduire le risque de cancer colorectal et potentiellement les risques d’autres cancers ». Affaire à suivre…

 

DW Voskuil, JM Bonfrer, CM Korse, J. van Doorn, A. Cats, AC Depla, R. Timmer, BJ Witteman, FE van Leeuwen, LJ van't Veer, MA Rookus, E. Kampman, "Lycopene supplementation elevates circulating insulin-like growth factor-binding protein-1 and -2 concentrations in persons at greater risk of colorectal cancer", American Journal of Clinical Nutrition November 2007, Volume 86, Pages 1456-1462

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