La mort d'un amour augmente le risque de crise cardiaque

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 10/01/2012 Mis à jour le 10/03/2017
La mort d'un être cher augmente très fortement le risque d'avoir un infarctus.

Avoir le coeur brisé. Qui eut cru que cette expression pouvait être littéralement vraie ? Le deuil et le chagrin sont déjà connus pour être associés à la dépression, l'anxiété ou l'agressivité, des sentiments accompagnés de changements du rythme cardiaque, de la pression artérielle et de la coagulation sanguine, autant de paramètres qui peuvent augmenter le risque d'accident cardiaque.

Elizabeth Mostofsky, chercheur en épidémiologie cardiovasculaire, et ses collègues ont utilisé les données d'une étude qui s'était déroulée entre 1989 et 1994 et qui avait suivi 1985 personnes dans les suites d'une crise cardiaque (l'infarctus du myocarde). Parmi elles, 270 avaient perdu un être cher au cours des six derniers mois. Dans ce groupe, 19 personnes ont vécu un décès dans la journée précédente et 52 dans la semaine précédente. Les chercheurs ont ensuite regardé si les personnes décédées étaient plus ou moins proches sentimentalement des personnes ayant été victimes d'un infarctus.

Les résultats montrent alors que pour la perte d'un être cher le risque de crise cardiaque est multiplié par 21 dans les 24 heures qui suivent le décès. Il décroît progressivement mais reste encore 5,8 fois plus élevé au bout d'une semaine. Au bout d'un mois (le terme de l'étude), le risque a continué de baisser mais n'a pas encore retrouvé des valeurs normales.

Le docteur Mittleman qui fait partie de l'étude déclare: "Certaines personnes parleraient d'un coeur brisé en rapport avec le chagrin qui provoque ces changements physiologiques. Un coeur brisé au sens émotionnel pourrait en fait provoquer des dommages au coeur donnant lieu à un coeur brisé au sens physique du terme." Il ajoute "Les médecins, les familles et les patients doivent être conscients de ce danger et faire en sorte que les personnes qui subissent un chagrin émotionnel fort recoivent l'attention physique et médicale dont elles ont besoin. Et si quelqu'un développe des symptômes qui ressemblent à une attaque cardiaque, nous devons réellement prendre cela très au sérieux et nous assurer que la personne reçoit tous les soins appropriés."

S'il est vrai que certains chiens se laissent mourir à la mort de leur maître, il semble que, parfois, l'homme aussi puisse avoir un coeur fragile.

Référence: Mostofsky E, Maclure M, Sherwood JB, et al. Risk of acute myocardial infarction after the death of a significant person on one's life. The determinants of myocardial infarction onset study. Circulation 2012; DOI: 10.1161/CIRCULATIONAHA.111.061770.

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