L’aspirine protège le colon

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 19/03/2007 Mis à jour le 21/11/2017
Les utilisateurs réguliers d’aspirine seraient moins susceptibles de développer le cancer du colon ou des polypes, qui peuvent se transformer en tumeur.

Une méta-analyse réalisée par des chercheurs canadiens révèle que l’aspirine aurait un effet préventif sur le cancer du colon. Dans quatorze études les scientifiques ont évalué l’effet de l’aspirine sur le développement des polypes coliques (une affection favorisant l’apparition du cancer) et dans une douzaine d’autres l’effet de l’aspirine sur le développement du cancer lui même. Selon eux, la prise régulière d’aspirine a réduit de 22% le risque de cancer du colon et cette diminution est encore plus importante chez les femmes qui ont consommé de l’aspirine pendant plus de dix ans.

Dans le cas des polypes, la baisse du nombre de sujets traités varie de 13 à 28% selon les études analysées. La prise d’aspirine a aussi entraîné une amélioration des pathologies ischémiques. En revanche, les auteurs ont constaté une augmentation des complications gastroduodénales comme les ulcères ou les gastrites ainsi que du risque hémorragique.

Au niveau du dosage, la meilleure protection a été obtenue avec doses supérieures à celles utilisées pour prévenir les maladies cardiaques ou vasculaires. De plus, c’est vraiment au bout de dix ans que les effets protecteurs sont incontestablement significatifs. Par conséquent, l’avantage procuré par un traitement préventif à base d’aspirine doit être mis en balance avec le risque d’apparition d’effets secondaires, parfois graves. De toute façon aucun traitement au long cours ne devrait être pris sans un avis médical.

L’aspirine est un dérivé de l'acide salicylique dont la molécule a été trouvée dans l’écorce de saule et la reine-des-prés. L'écorce de saule est connue depuis l'Antiquité pour ses vertus curatives. On a retrouvé la trace de décoction de feuilles de saule dans un papyrus égyptien datant de 1550 avant notre ère. Hippocrate (460–377 av. J.-C.), médecin grec, conseillait déjà une préparation à partir de l'écorce du saule blanc pour soulager les douleurs et les fièvres. Les Romains connaissaient aussi ses propriétés.

The Use of Aspirin for Primary Prevention of Colorectal Cancer: A Systematic Review Prepared for the U.S. Preventive Services Task Force. Ann Intern Med, Mar 2007; 146: 365 - 375.

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