Les effets anti-cancer de la tomate mieux compris

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 07/12/2007 Mis à jour le 06/02/2017
Phytoène et phytofluène. Ça ne vous dit rien ? Ces deux caroténoïdes présents dans la tomate pourraient pourtant bien devenir un jour aussi connus que le lycopène. Une étude vient de mettre en évidence que les 3 substances pourraient contribuer à l’effet bénéfique de la tomate contre le cancer de la prostate en agissant de manière synergique.

Le lycopène ne serait pas la seule substance en jeu dans le potentiel anti-cancer de la tomate. Le « phytoène » et le « phytofluène », deux autres composés moins connus que contient le fruit, pourraient jouer un rôle tout aussi important, notamment contre le cancer de la prostate. Des chercheurs viennent de mettre en évidence que ces trois substances se retrouvent accumulées dans la prostate des rats nourris aux extraits de tomate.

Le mode d’action du lycopène n’a jamais pu être clairement démontré. Plusieurs scientifiques ont suggéré l’existence dans la tomate d’autres molécules agissant en synergie avec le lycopène pour expliquer ses effets, tels le phytoène (PE) et le phytofluène (PF) que l’on trouve en abondance dans la tomate. Jusqu’à présent, aucune étude n’était parvenue à démontrer le rôle de ces deux substances.

« Parce que les quantités de PE et de PF sont particulièrement importantes dans la tomate et parce que les études montrent un lien clair entre consommation de tomate et diminution du risque de cancer, il était important d’évaluer le potentiel biologique de PE et PF en plus de celui du lycopène » explique Jessica Campbell, la responsable de cette nouvelle étude, chercheuse à l’université de l’Illinois (Etats-Unis).

Avec ses collaborateurs, elle a donné à 344 rats plusieurs type de suppléments constitués d’extraits de tomate contenant du lycopène, du PE et du PF. Ses résultats montrent que les deux nouvelles substances se retrouvent accumulées en grandes quantités dans de nombreux organes des rats, notamment dans leur foie et dans leur prostate. « Ces résultats nous permettent de mieux comprendre comment s’accumulent le PE et le PF par rapport au lycopène » explique Jessica Campbell.

Prochaine étape pour la chercheuse et son équipe : rendre le PE et le PF radioactifs et suivre le cheminement des deux substances dans le corps. L’objectif étant d’évaluer les mécanismes d’action grâce auxquels les caroténoïdes de la tomate préviennent le cancer de la prostate.

Véronique Molénat

J.K. Campbell,  "Phytoene, phytofluene, and lycopene from tomato powder differentially accumulate in tissues of male Fisher 344 rats" Nutrition Research, December 2007, Volume 27, Issue 12, Pages 794-801

A découvrir également

Back to top