Les Français consommateurs de compléments alimentaires ont une meilleure hygiène de vie

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 21/10/2013 Mis à jour le 10/03/2017
Selon l'étude français NutriNet-Santé, les consommateurs de compléments alimentaires ont une meilleure hygiène de vie que les autres, en termes d'alimentation, activité et tabagisme.

Les Français qui consomment des compléments alimentaires sont plutôt des femmes qui ne fument pas, sont physiquement actives, et suivent un régime relativement sain. C’est ce que révèle l’étude NutriNet-Santé dont certains résultats paraissent dans le British Journal of Nutrition.

En France, la consommation de compléments alimentaires est moins répandue qu’aux Etats-Unis et que dans d’autres pays européens ; il existe peu de données sur les consommateurs français. Dans cette étude, les chercheurs ont voulu pallier à ce manque grâce à la cohorte NutriNet-Santé. L’étude NutriNet-Santé, lancée en 2009, est une enquête qui utilise des questionnaires administrés à des volontaires par le biais d’Internet. Elle a comme objectif d’évaluer les comportements alimentaires français en lien avec le risque de maladies chroniques.

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Les données concernant près de 80 000 personnes ont ainsi été recueillies. Dans les questionnaires concernant les compléments alimentaires, les participants devaient dire s’ils prenaient des compléments au moins 3 fois par semaine, s’ils en avaient pris au cours des 12 derniers mois et lesquels. La moyenne d’âge des participants était de 45,2 ans ; les femmes représentaient les ¾ de l’échantillon.

Résultats : 14,6 % des hommes et 28,1 % des femmes prenaient des compléments alimentaires au moins 3 fois par semaine ; 41 % des sujets avaient pris au moins un complément alimentaire au cours des 12 derniers mois. Les compléments les plus consommés étaient le magnésium et les vitamines B6 et C. Les principales raisons invoquées étaient la lutte contre la fatigue et la volonté de rester en bonne santé. La complémentation était plus élevée en automne et hiver.

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La consommation de compléments était associée au sexe féminin, mais aussi à : un régime alimentaire sain (plus de fruits, légumes, fibres, vitamines, minéraux, poissons, boissons non-sucrées et moins de pommes de terre, viandes, charcuteries, pâtisseries…), la consommation de produits bio, l’absence de tabagisme, une activité physique modérée. Certaines conditions comme la grossesse et la ménopause favorisaient la complémentation alimentaire.

Par rapport à ceux qui n’avaient jamais fumé, les fumeurs prenaient moins de compléments alimentaires : il y avait 19 % de consommateurs de compléments chez les fumeurs, 27,2 % chez les anciens fumeurs, et 25,2 % chez ceux qui n’avaient jamais fumé. Les motivations différaient : les fumeurs invoquaient plus souvent que les autres la lutte contre le stress, la perte de poids, l’amélioration des performances cognitives et la compensation d’un régime alimentaire inadapté. De plus, les fumeurs pratiquaient plus l’automédication.

Enfin, la moitié des consommateurs de compléments avaient recours à l’automédication, 21 % suivaient un avis médical et 33 % avaient une prescription. Le rôle des pharmaciens était important et représentait plus de 20 % des motivations à l’achat.

L'avis de LaNutrition.fr : Cette étude confirme les résultats d'autres enquêtes en France et ailleurs : les consommateurs de compléments alimentaires sont globalement plus vigilants sur la qualité de leur alimentation et de leur mode de vie. A noter que les auteurs de cette étude font valoir que les utilisateurs de compléments alimentaires se conforment plus aux recommandations nutritionnelles officielles. Mais quand on regarde bien, ce n'est pas vraiment le cas. Si ces consommateurs mangent plus de produits céréaliers en effet, ils mangent moins de pommes de terre que les non-utilisateurs (un pseudo "sucre lent" dont le PNNS, le Programme national nutrition santé, fait la promotion), moins de laitages (encore un groupe promu par le PNNS), et plus de graisses ajoutées (contrairement au message "mangez moins gras"). 

Source

Camille Pouchieu, Valentina A. Andreeva, Sandrine Péneau, Emmanuelle Kesse-Guyot, Camille Lassale, Serge Hercberg and Mathilde Touvier (2013). Sociodemographic, lifestyle and dietary correlates of dietary supplement use in a large sample of French adults: results from the NutriNet-Santé cohort study. British Journal of Nutrition, 110, pp 1480-1491. doi:10.1017/S0007114513000615.

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