Les Français inégaux face à l’accès aux soins

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 14/04/2008 Mis à jour le 06/02/2017
L’Enquête Santé Protection Sociale 2006 vient de paraître et met en évidence l’inégalité des Français face à l’accès aux soins.

Tous les deux ans, l’Enquête Santé Protection Sociale (ESPS) interroge 22 000 Français sur leur état de santé, leur recours aux soins, leur couverture maladie et leur statut économique et social. En 2006, l’ESPS s’est plus particulièrement intéressée à l’accès aux soins.

La principale conclusion n’est pas très surprenante : même si les Français se sentent généralement en bonne santé, ils ne sont pas égaux devant l’accès aux soins.

L’état de santé des Français

 

En moyenne, 3 personnes sur 4 se déclarent en bonne santé et même en très bonne santé. Parmi eux les hommes (28,6%) se disent souvent en meilleure santé que les femmes (22,6%). Les employés définissent à 37% leur état de santé comme mauvais contre 15% chez les cadres. Cette constatation pourrait, entre autre, trouver une origine dans le choix de la complémentaire santé.

La complémentaire santé

 

« Les ménages les plus pauvres sont à la fois ceux qui déclarent un mauvais état de santé, des taux de couverture en complémentaire santé les plus bas et le plus de renoncement aux soins », telle est la conclusion de l’ESPS. Pourquoi ?

Tout simplement parce que les cadres bénéficient de mutuelles à taux préférentiels par l’intermédiaire de leur employeur. Ainsi, l’ESPS a calculé que les ménages les plus pauvres consacrent 10% de leurs revenus à une complémentaire santé contre 3% pour les ménages les plus « riches ». Mais la plus grande inégalité n’est pas là. En effet, il apparaît que pour une telle différence d’investissement, les contrats proposés aux ménages les plus pauvres offrent des garanties inférieures.

En résumé, les plus pauvres consacrent une partie plus importante de leur budget à la santé pour obtenir moins d’avantages par rapport aux cadres, ce qui explique qu’ils renoncent plus souvent aux soins.

Toujours des inégalités

 

Au cours des 12 derniers mois, 14% des Français ont renoncé à un soin pour des raisons financières. En tête on trouve les renoncements aux soins dentaires (63%), aux lunettes (25%) et aux visites chez les médecins spécialistes (16%).

Le principal facteur de renoncement aux soins est l’absence de couverture complémentaire. Ainsi 32% des personnes non protégées déclarent avoir renoncé contre 19% des bénéficiaires de la Couverture maladie universelle complémentaire (CMUC) et 13% pour les bénéficiaires des complémentaires privées.

Céline Borg

A découvrir également

Back to top