Les risques de l’anesthésie

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 12/04/2007 Mis à jour le 21/11/2017
Actualité

Plus personne aujourd’hui n’imagine se faire opérer sans être anesthésié. Pratique à haut risque, l’anesthésie jouit en France d’une réputation de sérieux et de compétence. Une vaste enquête diligentée par l’Institut de veille sanitaire (InVS) vient confirmer cette idée mais rappelle que c’est un geste qui reste toujours dangereux.

L’anesthésie est une pratique médicale consistant à supprimer les sensations douloureuses pour permettre une procédure médicale qui autrement serait trop douloureuse. L'anesthésie loco-régionale est aussi pratiquée dans les cas de douleurs chroniques. Chaque année des millions de français subissent une anesthésie, dans la grande majorité des cas avec succès mais parfois des complications imprévues surviennent, elles entrainent chaque année plusieurs décès.

L’enquête publiée par l’InVS relève l’état de la situation anesthésique en France en 1996 et 1999. C’est la deuxième du genre, après celle menée dans les années 78-82 et dont les résultats alarmants avaient abouti fin 1994 au décret sur la sécurité anesthésique, qui donnait un caractère réglementaire à des pratiques souhaitées par les professionnels : consultation pré-anesthésique, surveillance avec du matériel spécifique, procédures de vérification et de maintenance du matériel, surveillance après l’intervention dans des locaux et avec un personnel dédié... Depuis, aucune étude n’avait mesuré d’éventuels progrès.

Le premier constat est encourageant puisqu’entre les deux enquêtes la mortalité directement liée à l’anesthésie a pratiquement était divisé par 10 : de 76 par million on est passé à 7 par million. De même, pour les décès partiellement imputables à l’anesthésie le nombre chute de 263 par million à 47. Ils augmentent avec l’âge et avec les pathologies, passant de 5 à 554 par million entre les classes I et IV de l’ASA (une évaluation du risque anesthésique). Parmi les causes, les pneumopathies d’inhalation viennent en tête, mais aussi les chutes de tension durant l’opération et plus tard l’anémie associée à la crise cardiaque.

Les chirurgies les plus risquées restent l’orthopédie, particulièrement les fractures du fémur et les prothèses de hanche, et la neurochirurgie (rachis). En deuxième, on retrouve les opérations digestives (cancers et péritonite) et enfin la chirurgie vasculaire. Une centaine de patients meurent chaque année à cause « d’une gestion imparfaite des pertes sanguines ». Enfin certains établissements ne sont pas adaptés aux soins qu’ils délivrent.

http://www.invs.sante.fr/beh/2007/14/beh_14_2007.pdf

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