Pourquoi le cannabis est-il mauvais pour le cœur ?

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 20/05/2008 Mis à jour le 06/02/2017
Quels sont les mécanismes à l’origine des crises cardiaques et des accidents vasculaires cérébraux chez les gros fumeurs de marijuana ? Les chercheurs viennent de trouver un début de réponse en montrant un lien entre consommation de drogue, présence d’une certaine protéine dans le sang et nombre de lipides en circulation.

Abuser de la marijuana a des effets nocifs sur la santé, notamment en augmentant le risque d’accidents vasculaires cérébraux et de crises cardiaques. Une nouvelle étude parue dans la revue Molecular Psychiatry avance un début d’explication à ces mécanismes qui feraient intervenir le métabolisme des lipides.

A long terme, on sait qu’une consommation excessive de marijuana diminue les capacités d’apprentissage et de mémoire mais augmente surtout les risques de crise cardiaque et d’accident vasculaire cérébral. Les chercheurs ont donc voulu en savoir plus sur le lien entre ces maladies et l’abus de drogue.

Ils ont donc enquêté sur 18 fumeurs réguliers de marijuana et 24 non fumeurs et ont mesuré leur taux sanguins de quelques protéines ciblées. Résultat : les personnes qui abusent de marijuana ont une présence élevée d’apolipoprotéine C-III (Apoc C-III) dans le sang. Cette molécule appartient à une famille de protéines impliquée dans le métabolisme des lipides.

Plus précisément, les Apoc C-III participent au transport des triglycérides vers l’intérieur et l’extérieur des cellules. Les chercheurs ont observé qu’une augmentation du taux sanguins des Apoc C-III s’accompagne d’une élévation des lipides dans le sang. Les chercheurs émettent l’hypothèse que fumer de la marijuana pourrait donc perturber le métabolisme des lipides et augmenter le risque de maladies cardiovasculaires.

Céline Soleille

Jayanthi S, Buie S, Moore S, Herning RI, BetterW, Wilson NM, Contoreggi C, Cadet JL.  Heavy Marijuana Users show Increased Serum Apolipoprotein C-III levels: Evidence from proteomic analyses, Molecular Psychiatry advance online publication 13 MAY 2008

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