Tatouages et piercings : des indicateurs de la consommation d'alcool ?

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 18/04/2012 Mis à jour le 10/03/2017
Les personnes tatouées ou piercées consommeraient plus d'alcool que les autres.

Plusieurs études ont déjà montré par le passé que les personnes tatouées ou piercées ont plus tendance à avoir des comportements à risque (rapports sexuels non protégés, vols, bagarres, abus d'alcool) que les autres mais ces données étaient basées sur des sondages et non sur des situations réelles.

Des chercheurs Français de l'université de Bretagne Sud ont donc décidé d'examiner ce lien dans une situation réelle : ils ont demandé à plus de 3 000 jeunes âgés en moyenne d'une vingtaine d'années de souffler dans un alcootest en sortant des bars ou des établissements de fête.

Les résultats montrent alors que ceux qui ont des piercings ou des tatouages boivent plus que les autres. Un résultat encore accentué chez ceux qui ont à la fois des tatouages et des piercings. L'explication d'un tel lien serait en rapport avec la symbolique des tatouages et des piercings, souvent associés à un mode de pensée non conformiste et contestataire.

Mais pour Myrna Armstrong, professeur à l'université du Texas et ayant travaillé sur ces questions, il ne faut pas tirer de conclusions hâtives : elle souligne qu'on peut avoir des tatouages ou des piercings pour de nombreuses raisons comme des symboles religieux par exemple. Elle explique avoir mené une étude en 2009 dans laquelle elle avait constaté une différence de comportement entre ceux qui ont quelques tatouages ou piercings et ceux qui en ont beaucoup : "Nous avons découvert que les personnes qui n'ont qu'un seul tatouage ont un comportement très similaire à ceux qui n'en ont aucun en ce qui concerne les comportements à risques, y compris l'abus d'alcool. En triant les participants par leur nombre de piercings nous avons aussi trouvé que les personnes qui ont 7 piercings ou plus font partie d'un groupe à haut risque. Autrement dit, il ne faut pas généraliser et faire la différence entre ceux qui ont beaucoup de tatouages ou de piercings et ceux qui n'en ont qu'un."

Référence : Guéguen, N. Tattoos, Piercings, and Alcohol Consumption. Alcoholism: Clinical and Experimental Research. 2012. doi: 10.1111/j.1530-0277.2011.01711.x.

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