Trop d'hygiène nuit à la santé

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 04/01/2010 Mis à jour le 06/02/2017
Grandir dans un environnement aseptisé augmente le risque de maladies cardiovasculaires à l’âge adulte, selon une récente étude.

Les parents qui laissent leurs enfants se salir leur rendent peut-être service, selon une étude américaine. Ils les protègent ainsi contre certaines maladies, notamment cardiovasculaires, une fois adultes.

« Nos recherches laissent penser que des environnements ultra-propres, ultra-hygiéniques dans l'enfance peuvent augmenter le risque d'inflammation à l'âge adulte, ce qui à son tour augmente le risque de contracter un grand nombre de maladies », notamment cardiovasculaires, déclare Thomas McDade, chercheur de l’université Northwestern (États-Unis) et auteur principal de l'étude.

Les chercheurs ont analysé les données d'une étude menée aux Philippines sur les enfants de 3327 femmes, nés au cours des années 1980, de leur naissance à 22 ans.

Leurs conditions de vie et d’hygiène, notamment la cohabitation avec des animaux et le type de toilettes utilisé, la survenue de maladies telles que des diarrhées ou des infections respiratoires ont été consignées.

Une fois devenus de jeunes adultes, leur sang présentait une concentration de protéine C- réactive beaucoup plus faible que celui des Américains du même âge, tendant à montrer qu'ils souffraient moins d'inflammations.

La protéine C-réactive (CRP) est un marqueur de l’inflammation. Un taux élevé de CRP serait un facteur de risque cardiovasculaire.

De plus, le niveau CRP est inversement proportionnel au nombre d’infections que les jeunes Philippins avaient contractées dans leur enfance. Lorsqu’ils étaient en contact avec des déjections animales, entre 6 et 12 mois, le risque d’inflammation était réduit de 13 %.

« Aux États-Unis, nous avons tendance à penser que nous devons protéger à tout prix les bébés et les enfants contre les microbes et les pathogènes. Mais nous privons peut-être leurs fonctions immunitaires d’apports extérieurs importants, qui sont nécessaires pour guider le développement de ces fonctions jusqu’à l’âge adulte », conclut Thomas McDade.

Thomas W. McDade, Julienne Rutherford, Linda Adair and Christopher W. Kuzawa. Early origins of inflammation: microbial exposures in infancy predict lower levels of C-reactive protein in adulthood. Proceedings of the Royal Society B. December 9, 2009, doi:10.1098/rspb.2009.1795

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