Malbouffe : des actionnaires de Nestlé disent "stop !"

Par Elvire Nérin - Journaliste scientifique et auteure Publié le 18/03/2024 Mis à jour le 19/03/2024
Actualité

Un groupe d'investisseurs demande au groupe suisse de vendre moins d'aliments mauvais pour la santé.

Alors que l'obésité fait des ravages sur toute la planète, une coalition d'actionnaires de Nestlé, le géant de l'agro-business, l'enjoignent de limiter la vente d'aliments malsains. La coalition, conduite par l'ONG ShareAction, représente 1,68 milliard de dollars d'actifs et vient de déposer une résolution en vue de l'assemblée générale annuelle du groupe d'avril 2024.

En 2023, le groupe avait annoncé son ambition d'augmenter de 50% d'ici à 2030 les ventes de produits "nutritifs" mais la coalition d'actionnaires estime que cet objectif est loin du compte, relevant au passage que Nestlé liste ses cafés parmi les aliments "nutritifs" et que la société pourrait parvenir à son objectif en augmentant simplement ses ventes de café. 

Nestlé, géant de la malbouffe

Le fait est que Nestlé continue de gagner des milliards en vendant des produits peu sains dans le monde entier avec des faux aliments comme en 2021 Wunda. Le catalogue Nestlé comprend aussi de vieux aliments vaguement reformulés comme Chocapic, qui jusqu'à une date récente bénéficiait d'un Nutri-Score favorable. Il est donc difficile de se défaire de cette manne. En 2023, selon le rapport du groupe, seules 38% des ventes nettes, exclusion faite des produits spécialisés, ont obtenu une note supérieure à 3,5 avec les critères du Health Star Rating, le système d'étiquetage australien.

La réalité est infiniment plus sombre puisque cet étiquetage identifie mal des aliments ultra-transformés, qui forment les gros batatillons de ventes de Nestlé. Dans un document interne révélé le 31 mai 2021 par le Financial Times, Nestlé admettait que plus de 60% de ses produits alimentaires et boissons grand public ne répondent pas à une « définition reconnue de la santé » et que certains de ces produits ne seront jamais « sains » quelles que soient les reformulations effectuées. 

Malgré les pressions, la direction de Nestlé s'oppose à l'introduction d'un objectif proportionnel sur les ventes de produits "sains". "Cela nous obligerait à affaiblir des parties précieuses de notre portefeuille de produits, et crééer des opportunités pour nos concurrents sans apporter de bénéfices en termes de santé publique", a-t-elle déclaré dans le Financial Times.

Pour aller plus loin, lire : Big Food & Cie

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