Du nouveau pour votre santé : l'index insulinémique des aliments

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 02/05/2006 Mis à jour le 17/02/2017
Certains aliments sollicitent notre pancréas à l'excès, avec comme risque majeur à long terme celui de développer un diabète de type 2. On devrait bientôt pouvoir les identifier plus précisément.

Le grand public commence à mieux connaître la notion d'index glycémique (IG). L'IG rend compte de la capacité d'un aliment à élever le sucre sanguin. Cette valeur est indexée à la même quantité d'un aliment de référence, en l'occurrence le glucose ou le pain blanc. Par exemple, un yaourt nature a un IG de 62, ce qui est assez bas, alors que l'IG d'une barre chocolatée est de 80, ce qui est plutôt élevé.
Le concept d'IG a été développé en 1981 par David Jenkins (université de Toronto, Canada) à la suite d'études qui laissaient entendre que les aliments digérés lentement (IG bas) pourraient aider à prévenir le diabète et les maladies cardiovasculaires. A l'inverse, les aliments qui entraînent une élévation rapide et massive du glucose sanguin (IG élevé) sont soupçonnés depuis quelques années de jouer un rôle dans ces maladies. Par exemple, deux grandes études conduites à l'université Harvard par l'équipe de Walter Willett (Massachusetts, Etats-Unis), et publiées en 1997, ont trouvé un lien entre la consommation d'aliments à index glycémique élevé (pommes de terre, sodas, riz et pain blancs) et le risque de diabète de type 2, une maladie qui apparaît en général après 50 ans. Ce risque est très élevé chez les hommes et les femmes qui consomment peu de fibres.

Plus précis que l'index glycémique

L'hypothèse est la suivante : les aliments à IG élevé provoqueraient une demande accrue en insuline, l'hormone produite par le pancréas, entraînant à terme un épuisement des cellules spécialisées de cet organe. Dans le même temps, les aliments à IG élevé favoriseraient la production d'acides gras libres, ce qui diminuerait notre sensibilité à l'insuline. Il s'ensuivrait une intolérance au glucose qui conduirait au diabète.
Pour séduisant qu'il soit, le concept d'IG en relation avec le risque de diabète ne trouve pas de confirmation dans toutes les études. Récemment, Janette Brand-Miller, de l'université de Sydney (Australie) a introduit l'idée d'un " index insulinémique " des aliments (II). Il s'agit non plus de s'intéresser à l'élévation du sucre sanguin, mais à celle plus critique sur le plan métabolique, de l'insuline, toujours en comparaison avec le pain blanc cette fois ci pour une quantité de calories identique (1 000 kJ).
Si index glycémique et index insulinémique se recoupent souvent, ce dernier concept révèle des surprises. Pour reprendre les exemples citées plus haut, la barre chocolatée, dont l'IG est élevé, obtient effectivement un score d'II très haut (122). Mais le yaourt, dont l'IG n'est pourtant que de 62, entraîne une réponse du pancréas quasiment aussi forte (II 115) ! Le record est obtenu par des confiseries américaines (jelly beans) qui brutalisent le pancréas au point d'atteindre le score de 160.

Un outil pour Harvard

L'index insulinémique a-t-il un avenir ? J'ai posé cette question à Janette Brand Miller. " Nous conduisons des études sur l'index insulinémique des aliments en relation avec les chercheurs de Harvard, " dit-elle. " Nous comptons publier un article prochainement, qui présentera l'index insulinémique de plusieurs repas. Nous ignorons encore si ce concept se révèlera plus utile que celui de l'IG. En théorie, les aliments qui stimulent une sécrétion d'insuline accrue peuvent conduire au diabète de type 2 chez les personnes susceptibles. Je crois possible que les deux index puissent aider à prédire le risque de maladie. Mais les mécanismes sont différents dans l'un et l'autre des cas.
D'ores et déjà, l'équipe de Walter Willett souhaite exploiter les résultats de l'université de Sydney pour " revisiter " les résultats des deux grandes études pilotées à Harvard : l'étude des Infirmières, et celle des Professionnels de santé. A suivre.

A découvrir également

Back to top