La meilleure façon de manger

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 11/03/2008 Mis à jour le 17/02/2017
Que faut-il manger pour rester mince et en bonne santé ? C’est pour répondre à cette question que pendant près de trois ans nous avons épluché les données scientifiques, interrogé les chercheurs, fait tourner des algorithmes de calcul sur nos ordinateurs. Le résultat, c’est La Meilleure façon de manger, nouvelle édition, le premier guide pratique de l’alimentation familiale basé sur la science, qui paraît ces jours-ci. Une alternative crédible aux recommandations officielles (en France, le PNNS).
Plus de dix mille nouvelles études sont publiées chaque mois dans le domaine de l’alimentation et de la santé. Malheureusement, la plupart de ces découvertes restent cantonnées dans les revues scientifiques et les congrès, où elles nourrissent les discussions entre chercheurs. Le grand public n’en profite pas, parce qu’il s’écoule dix à vingt ans avant que les nutritionnistes officiels acceptent de les intégrer à leurs recommandations. Les auteurs des livres à succès qui donnent des conseils pour mieux manger s’en tiennent eux aussi à des repères dépassés, comme la quantité de graisses ou le nombre de calories des aliments.

Au coeur de la recherche


Pendant que l’on vous répétait que pour être en bonne santé il suffit de « manger moins gras et moins sucré », les chercheurs découvraient que la réalité est un peu plus complexe : « Croire qu’en mangeant moins gras et moins sucré on sera en meilleure santé, c’est aller au devant de cruelles désillusions, » dit le Pr Walter Willett (Ecole de santé publique, Harvard). 

Alors que faire pour mieux s'alimenter ? Lire ce livre. Il est le fruit de plusieurs années de contacts privilégiés au plus haut niveau de la recherche, de la collaboration de dizaines de biochimistes, épidémiologistes, paléoanthropologues, nutritionnistes, et de milliers d’heures de travail pour intégrer, synthétiser et adapter les toutes dernières découvertes en nutrition.
Notre objectif a consisté à définir un mode alimentaire protecteur qui puisse convenir à l’ensemble de la population, donc suffisamment souple pour être adopté par des amateurs de viande comme par des végétariens.
Pour la première fois, des concepts sophistiqués, complexes, sont traduits en recommandations claires, faciles à suivre et appliquer, qui conduiront toute la famille à un meilleur état de santé.
Pour optimiser les ingrédients de ce régime, nous avons utilisé un modèle basé à la fois sur la physiologie humaine, la paléoanthropologie et les preuves expérimentales, épidémiologiques et cliniques.
Le modèle alimentaire qui s’en dégage est proche de celui que nos ancêtres ont connu pendant des millions d’années, celui pour lequel nous sommes génétiquement faits.
Pour savoir à quel point ce modèle alimentaire peut protéger des maladies chroniques, nous l’avons modélisé et appliqué aux données issues d’une célèbre étude américaine, l’Etude de Framingham. Lorsqu’on associe tous les ingrédients de La Meilleure façon de manger, on obtient une diminution de 78% des seules maladies cardiovasculaires, soit, pour un homme une augmentation de près de 7 ans de l’espérance de vie et de 9 ans de l’espérance de vie sans maladie cardiovasculaire.  

La Meilleure façon de manger suscitera probablement des réactions chez les diététiciens et les médecins nutritionnistes parce que certaines des préconisations de ce livre ne correspondent pas aux recommandations officielles - en France, celles du Programme national nutrition santé. La raison en est simple : les recommandations officielles n’ont pas encore intégré les avancées de la recherche et on peut parier qu’elles ne le feront pas avant de nombreuses années.

Quand les gouvernements nous disent ce qu’il faut manger

La France a décidé à la fin des années 1990 de délivrer à la population des conseils pour mieux s’alimenter et prévenir les maladies. Ces conseils sont rassemblés dans le Programme national nutrition santé (PNNS) entré en vigueur en 2001.
Le premier PNNS (ou PNNS 1) couvrait la période 2001-2005. Des millions d’euros ont été dépensés pour en faire la promotion et il a bénéficié d’innombrables relais dans les collectivités chez les médecins les diététiciennes… Pourtant, la plupart des objectifs cruciaux du PNNS n’ont pas été atteints. Enjeu majeur l’obésité chez l’adulte au lieu de reculer de 20% a augmenté d’autant entre 2001 et 2006. La consommation de fruits et légumes : autre objectif prioritaire n'a pas progressé. Seuls les objectifs les plus douteux, comme l’augmentation de pommes de terre de pain et de produits céréaliers – bruyamment soutenus par les campagnes de l’agro-business – ont été couronnés de succès.
Dans toute autre pays, un tel échec aurait conduit à une remise à plat des recommandations nutritionnelles du PNNS.
Mais en 2006, un second PNNS (PNNS 2) a été lancé pour couvrir la période allant jusqu’à 2010. Ce second plan n’a donc été précédé d’aucun bilan, aucun audit, aucune critique, aucun ajustement. Seule la Cour des comptes, dans son rapport sur la sécurité sociale, a émis quelques réserves.
A quelques nuances près, le PNNS 2 est la copie conforme du premier. Le ministère de la santé en a confié le pilotage aux mêmes dirigeants du PNNS 1.

Les recommandations officielles ne sont pas un idéal nutritionnel

Contrairement à ce que pensent de nombreux médecins et diététiciens, et contrairement à ce que l’on croit dans les ministères, le PNNS ne représente pas un idéal nutritionnel. Il y a certes de bonnes choses qu'il faut saluer, comme l’objectif de relever la consommation de fruits et légumes, ou celui de diminuer la consommation de sel et de sucre, mais aussi des a priori déconcertants, des simplifications abusives et des conseils très surprenants. Ainsi :

  • Le PNNS reflète un état des connaissances suranné : l’idée selon laquelle on peut maigrir en mangeant moins de graisses, et en les remplaçant par des glucides (céréales et pommes de terre essentiellement) est démentie par des centaines d’études scientifiques.

  • L'augmentation de la consommation de calcium laitier n'est justifiée par aucune donnée scientifique sérieuse; elle pourrait même présenter un risque pour la partie de la population qui suit ces recommandations à la lettre.
  • Le PNNS ignore de nombreux concepts novateurs qui aident les gens à mieux choisir leurs aliments, comme l’index glycémique ou l'équilibre acide-base. 
  • Les recommandations manquent de précision. Par exemple, sur le choix des corps gras, celui du pain, des fruits et légumes…

Les recommandations officielles, qu’elles soient françaises, canadiennes, suisses ou belges restent malheureusement au moins autant influencées par l’arrière-plan économico-culturel dans lequel baignent ces pays depuis l’ère agricole que par les données scientifiques objectives. En ce sens, ces recommandations récompensent les productions céréalière et laitière ainsi que l’élevage pour la viande et les fabricants de produits allégés.

Qu’est-ce qu’on mange ?

Y a-t-il un modèle alimentaire plus sain et surtout plus fondé scientifiquement que celui qui nous est proposé par les autorités ? Oui, il est possible de s’alimenter sainement, de perdre du poids, de prévenir activement les maladies chroniques, à condition de s’affranchir de l’influence des groupes de l’industrie agro-alimentaire et de s’appuyer sur l’ensemble des données scientifiques objectives publiées à ce jour.
La Meilleure façon de manger a été rédigé par une équipe de spécialistes indépendants à partir des meilleures sources scientifiques et avec la collaboration des scientifiques eux-mêmes.
Ses effets potentiels sur la santé ont même été évalués grandeur nature : en les suivant, vous ne courrez aucun risque de maladie ou de carence. Au contraire vous verrez très probablement votre état de forme s’améliorer.
Ce modèle alimentaire n’est pas conçu pour vous faire perdre du poids en trois semaines mais pour vous aider à vivre mieux, sans surpoids, et plus longtemps. Avec lui, vous deviendrez imperméable aux messages de la publicité, vous n’aurez besoin ni de peser vos aliments, ni de les choisir en fonction de considérations ésotériques comme le groupe sanguin.

Bon appétit, et bonne santé ! 

 

 

 

 

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