Cancer : l’alcool responsable dans 10% des cas chez l’homme

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 11/04/2011 Mis à jour le 21/11/2017
Une vaste étude européenne révèle la part importante des cas de cancers attribuables à l'excès d’alcool.

Une consommation excessive d’alcool est nocive pour la santé et augmente considérablement le risque de cancers. Ce que confirme une étude publiée dans le British Medical Journal. Les conclusions sont claires: l’alcool serait à l’origine de 10 % des cas de cancers chez l’homme et de 3 % des cas chez la femme, en Europe.

L’étude menée par les chercheurs de l’Institut allemand de nutrition humaine a permis de suivre près de 364000 personnes de huit pays différents, âgées de 37 à 70 ans et incluses dans l'étude EPIC (étude européenne prospective sur le cancer). Les participants ont indiqué leur consommation présente et antérieure d’alcool.

Si l’on considère l’année 2008, les résultats montrent que la consommation d’alcool a été responsable de 44% des cancers des voies aérodigestives supérieures (bouche, pharynx, larynx, sinus) chez l'homme et 25% chez la femme, de 33% des cancers du foie chez l'homme et 18% chez la femme, de 17% des cas de cancer colorectal chez l’homme et 4% chez la femme, et de 5% des cancers du sein.

Une proportion importante des cancers attribués à l’alcool serait due à une consommation supérieure à deux verres par jour chez les hommes et à un verre par jour chez les femmes. « Cela montre que de nombreux cas de cancers pourraient être évités si les recommandations étaient respectées » (limites fixées à 1 verre par jour pour les femmes et 2 verres par jour pour les hommes), souligne Madlen Schütze responsable de l’étude.

L'analyse de LaNutrition.fr. Cette étude confirme que l'excès d'alcool contribue à certains cancers. Malheureusement, elle ne fait pas de distinction entre les types d'alcool et leur type de consommation (régulière ou pas). Les personnes qui consomment de l'alcool modérément (1 à 2 verres par jour), vin notamment, ont un risque de mortalité plus faible que celles qui n'en consomment jamais et que celles qui en consomment en excès. Cette mortalité plus faible s'explique par une meilleure protection cardiovasculaire. Tout est question d'équilibre.

Référence :

Schütze M, Boeing H, Pischon T, Rehm J, Kehoe T, Gmel G, Olsen A, Tjønneland AM, Dahm CC, Overvad K, Clavel-Chapelon F, Boutron-Ruault MC, Trichopoulou A, Benetou V, Zylis D, Kaaks R, Rohrmann S, Palli D, Berrino F, Tumino R, Vineis P, Rodríguez L, Agudo A, Sánchez MJ, Dorronsoro M, Chirlaque MD, Barricarte A, Peeters PH, van Gils CH, Khaw KT, Wareham N, Allen NE, Key TJ, Boffetta P, Slimani N, Jenab M, Romaguera D, Wark PA, Riboli E, Bergmann MM. Alcohol attributable burden of incidence of cancer in eight European countries based on results from prospective cohort study. BMJ 2011;342:doi:10.1136/bmj.d1584 (Published 7 April 2011).

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