Canicule 2006 : moins de morts que prévu

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 04/05/2007 Mis à jour le 06/02/2017
La canicule du mois de juillet 2006 n’aurait pas fait autant de mort que prévu initialement. Des chercheurs de l’Inserm et de l’Institut de Veille Sanitaire (InVS) viennent de démontrer que le nombre de décès supplémentaires qui se sont produits entre le 11 et le 28 juillet 2006 serait de 2 065, c'est-à-dire bien loin des 6 400 « qui auraient dû être observés » selon les calculs faits à partir des températures enregistrées à cette période et l’utilisation de modèles mathématiques.

« La surmortalité a été nettement moins importante que celle attendue » résument les experts dans un communiqué commun Inserm, InVS et Météo France. En effet, sur l’ensemble du mois de juillet, la « surmortalité attendue » aurait dû dépasser 7 600 décès alors que seulement 2 621 personnes supplémentaires sont mortes à cette période.

Comme expliquer ce « déficit de surmortalité » ? Les chercheurs émettent « l’hypothèse d’une réduction de la vulnérabilité de la population aux vagues de chaleur estivales ». Celle-ci serait liée à la « prise de conscience générale de risques sanitaires liés aux chaleurs estivales extrêmes » depuis la canicule d’août 2003. Mais également à la mise en place de mesures de prévention, de surveillance et d’alerte.

Cette nouvelle est rassurante, car cette année encore, avec un mois d’avril le plus chaud en France depuis les années 50, l’été pourrait bien être torride. Selon Météo France, les températures enregistrées au mois d’avril auraient été supérieures de 4,3°C par rapport à la moyenne de 1971 à 2000.

Ainsi pour les 3 prochains mois, « les températures s’annoncent supérieures aux normales saisonnières » explique ainsi Météo France dans son bulletin trimestriel. Il y aurait 70% de chances que les températures soient supérieures aux normales saisonnières en Europe de l’Ouest.

Pascal Yiou, climatologue au Laboratoire des sciences du climat CEA/CNRS a expliqué que « les conditions de développement d’une canicule sont réunies ». Selon lui, toutes les canicules les plus sévères depuis 50 ans ont suivi des hivers et des printemps très secs dans le sud de la France, le Nord de l’Espagne et de l’Italie ».

Rien n’est encore joué cependant. D’autres facteurs climatiques pourraient en effet encore inverser la tendance.

Véronique Molénat

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