Des chercheurs prédisent un changement planétaire grave dans moins d'un siècle

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 12/07/2012 Mis à jour le 10/03/2017
Des chercheurs prédisent des changements irréversibles de la biosphère terrestre avant 2100.Des changements qui pourraient signer la fin de l'espèce humaine.

Un groupe de 22 chercheurs internationaux a publié un article dans la très prestigieuse revue scientifique Nature. Ils y expliquent que des changements massifs graves et irréversibles touchant l'environnement et les espèces vivantes pourraient avoir lieu d'ici 2100 à cause de nos comportements irresponsables. Explications.

Les chercheurs ont d'abord observé les mécanismes de changement global de la biosphère : l'évolution de la population humaine, la consommation de ressources naturelles, la transformation de l'habitat, la production et la consommation d'énergie et les changements climatiques. Puis ils ont comparé les données avec celles qui ont donné lieu aux dernières transitions importantes dans l'évolution de la Terre, la dernière en date étant la transition glaciaire-interglaciaire il y a 10000 à 15000 ans et la plus connue étant la disparition des dinosaures il y a environ 65 millions d'années.

L'homme utilise maintenant environ 40% des ressources naturelles pour lui seul dans le but de produire de l'énergie et de l'alimentation, l'utilisation des énergies fossiles a augmenté le niveau de CO² dans l'atmosphère de 35% en quelques années, les océans deviennent de plus en plus acides et les polluants chimiques perturbent les écosystèmes. Ces changements seraient déjà visible avec une diminution de 40% de la biodiversité à cause des comportements humains.

Le problème c'est que tous les modèles scientifiques actuels prédisent une aggravation de la situation en raison d'un accroissement massif de la population humaine, puisant toujours plus dans les ressources naturelles. D'ici 2050 la population mondiale sera de 9,5 milliards d'habitants. Si le niveau de fertilité actuelle est maintenu nous serons 27 milliards en 2100 si aucun contrôle des naissances n'est effectué comme l'ont fait par exemple les Chinois avec la "politique de l'enfant unique". De plus, les changements climatiques actuels sont particulièrement rapides. Pour les chercheurs ils sont déjà plus importants que tous ceux connus lors de la transition entre la période glaciaire et la période interglaciaire actuelle.

Toujours selon ce groupe d'étude l'utilisation des ressources naturelles du globe dépassera bientôt 50 à 60% et marquera une transition globale sans retour en arrière possible (la barrière des 50% sera franchise en 2025). Une telle transition pourrait mener à la disparition de l'humanité dans quelques dizaines d'années. Actuellement les chercheurs ne sont pas en mesure de savoir si cette transition peut être arrêtée mais pensent que si c'est le cas, cela passera par un contrôle de la population, une meilleure gestion de notre énergie et un plus grand respect de l'environnement. Ces solutions avaient déjà été proposées par d'autres équipes il y a quelques années. Pour certains spécialistes, nous vivons déjà dans une nouvelle époque géologique.

Référence

Anthony D. Barnosky, Elizabeth A. Hadly, Jordi Bascompte, Eric L. Berlow, James H. Brown, Mikael Fortelius, Wayne M. Getz, John Harte, Alan Hastings, Pablo A. Marquet, Neo D. Martinez, Arne Mooers, Peter Roopnarine, Geerat Vermeij, John W. Williams, Rosemary Gillespie, Justin Kitzes, Charles Marshall, Nicholas Matzke, David P. Mindell, Eloy Revilla, Adam B. Smith. Approaching a state shift in Earth’s biosphere. Nature, 2012; 486 (7401): 52 DOI: 10.1038/nature11018.

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