Insulino-résistance : les circuits de récompense fonctionnent mal

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 19/06/2013 Mis à jour le 10/03/2017
Les personnes résistantes à l’insuline libèrent des quantités anormalement basses de dopamine dans le cerveau après avoir consommé une boisson sucrée.

Des chercheurs ont montré que boire une boisson sucrée conduit à une libération de dopamine inférieure à la normale chez les personnes résistantes à l’insuline. Ces travaux présentés au congrès de la Society of Nuclear Medicine and Molecular Imaging suggèrent un lien entre obésité, diabète et système de récompense.

La dopamine est le neurotransmetteur libéré dans les circuits de récompense du cerveau. Ces circuits servent à nous « récompenser » par une sensation de plaisir lorsque nous effectuons certaines fonctions. Par exemple, la consommation d’un aliment peut conduire à la libération de dopamine dans le circuit de récompense. L’une des voies empruntées par les circuits de récompense part de l’aire tegmentale ventrale, au centre du cerveau, pour atteindre le système limbique, au niveau du noyau accumbens.

Lire : A quoi sert la dopamine

19 personnes ont participé à cette étude, dont 8 résistantes à l’insuline et 11 témoins. Les participants ont bu une boisson sucrée à base de glucose. Grâce à la PET (tomographie par émission de positrons), les chercheurs ont étudié la libération de dopamine dans le noyau accumbens du cerveau. Après avoir bu la boisson sucrée, les personnes insulino-résistantes libéraient moins de dopamine que les témoins. Par conséquent, l’insulino-résistance semble provoquer une déficience du système de récompense.

Des études réalisées précédemment chez l’animal avaient montré que l’augmentation de la résistance à l’insuline précédait des prises alimentaires excessives et pathologiques. Ces nouveaux travaux suggèrent en effet que c’est l’insulino-résistance qui déclenche des comportements alimentaires anormaux et l’obésité, et non l’inverse.

En conclusion, le système de récompense, lorsqu'il n'est pas correctement activé, pourrait contribuer au développement de l’obésité. Le déficit en dopamine conduirait l'organisme à un comportement alimentaire anormal. L’individu serait alors tenté de manger plus pour compenser ce déficit. Ceci rejoint l'avis de Julia Ross, auteure du best-seller de la psychologie nutritionnelle, Libérez-vous des fringales, pour qui les déréglements alimentaires sont dus à des problèmes biochimiques dans le cerveau.

Lire : Contre les fringales, la volonté seule ne suffit pas !

Aujourd’hui, l’obésité représente un véritable problème de santé publique en France et dans le monde. Elle concerne environ 11 % des Français et le surpoids 40 %.

 

Source

Gene-Jack Wang, Jean Logan, Elena Shumay, Joanna Fowler, Antonio Convit, Tomasi Dardo,Nora Volkow. Peripheral insulin resistance affects brain dopaminergic signaling after glucose ingestion. SNMMI's 60th Annual Meeting, June 8-12, 2013, Vancouver, British Columbia. Scientific paper 29.

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